L’épouse du président de la République et présidente de l’ONG Agir, Mme Keïta Aminata Maïga, a remis des kits alimentaires aux déplacés installés à Niamana et Faladié. C’était samedi dernier à Niamana sur le site des déplacés, en présence du ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire, Hamadou Konaté, de l’ambassadeur du Qatar dans notre pays, Ahmad Abdourahamane Al Senaidi, et de nombreux invités.
Ces kits alimentaires d’une valeur de 40 millions de Fcfa sont offerts par « Qatar Charity », une organisation non gouvernementale qui œuvre dans l’humanitaire et apporte aide et assistance aux nécessiteux. Les kits sont composés de denrées alimentaires (riz, pâtes, lait, huile et sucre). Ils sont repartis entre les deux sites et permettront de soulager sur le site de Faladié environ 163 ménages, soit 374 personnes déplacées, y compris 118 enfants. Sur le site de Niamana, 34 ménages, soit 157 personnes déplacées dont 83 enfants, bénéficient de la solidarité de la première dame et de ses partenaires.
Mme Keïta Aminata Maïga a salué le soutien diligent du ministère de la Solidarité et de l’Action humanitaire en faveur des déplacés. Il y a eu une promptitude dans la réaction, après l’information reçue par la protection civile, s’est réjouie la première dame qui a ajouté que les personnes déplacées sont encadrées par des agents du développement social.
Pour autant, l’épouse du président de la République, en mère de famille très sensible, n’est pas heureuse de voir ces compatriotes campés en périphérie de la capitale après avoir dû quitter leurs villages pour fuir l’insécurité. Elle aurait préféré qu’il n’en soit pas ainsi. Elle n’a pas manqué d’exprimer son amertume. « Je ne suis pas heureuse de voir ces personnes, surtout les enfants dans cette situation très triste », a-t-elle souligné.
Par ailleurs, elle a remercié ses partenaires de Qatar Charity. « Ils nous ont proposé une action. Nous avons fait un meilleur choix en sélectionnant les déplacés. Ils ne meurent pas de faim grâce aux nombreux dons qu’ils reçoivent », a indiqué la présidente de Agir. A cet effet, elle a lancé un appel à l’union. « Il faut se donner la main pour combattre les actes barbares des bandits et des terroristes. Il faut aussi que nous cessions de mettre de l’huile sur le feu », a-t-elle plaidé.
La présidente de l’ONG Agir a aussi exhorté les medias à faire en sorte que la vérité triomphe, c’est-à-dire en relayant la bonne information. Selon elle, il n’y a pas de problème peulh et dogon puisque sur ces sites, les déplacés des deux ethnies s’entendent parfaitement. « La langue et les dents qui cohabitent peuvent se quereller souvent », a rappelé l’épouse du chef de l’Etat. En outre, elle a précisé que les difficultés ont toujours existé entre éleveurs et agriculteurs, comme c’est le cas un peu partout dans le monde. Il faut « qu’on cesse de fatiguer ce pays », a relevé la première dame.
Tedy Barry, une déplacée qui a trouvé le gîte et le couvert sur le site de Faladié, a reconnu que le site d’accueil a reçu beaucoup de dons. « Depuis que nous sommes là, nous ne pouvons que remercier les donateurs pour leur soutien multiforme permanent », a indiqué la bénéficiaire, avant de préciser que les personnes déplacées bénéficient aussi d’assistance en termes de soins de santé.
Ali Traoré est le porte-parole des bénéficiaires de Niamana. Du haut de ses 57 ans, il se réjouit de la générosité de l’épouse du président Keïta. « Elle nous a toujours soutenus tout comme d’autres bonnes volontés », a-t-il souligné. Pour lui, la seule solution à la crise reste le dialogue. Il a aussi ajouté que depuis leur arrivée sur le site, ils sont bien traités par les autorités et la population.
Mohamed D. DIAWARA
L’Essor