Établie en juillet 2013 par la Résolution 2100 du Conseil de sécurité, en lieu et place de la Mission internationale de soutien au Mali, sous conduite africaine (Misma), la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la Stabilisation au Mali n’a pu donner entière satisfaction au bout de ses deux premiers mandats. C’est partant de l’amer constat d’un lourd bilan, perte en vies humaines (militaires et civils) et en matériels, que les autorités maliennes et le chef de la Minusma ont exprimé la nécessité de renforcer les capacités de la force onusienne pour la rendre plus offensive face aux ennemis de la paix, que sont les groupes armés terroristes. La Résolution 2095 doit être interprétée comme une réponse à cette préoccupation commune de rétablir la paix et la sécurité au Mali. Un tournant décisif.
Le personnel de l’ONU en mission au Mali, tout comme les Forces armées maliennes (Fama) sont régulièrement la cible d’attaques. De toutes les missions actuellement menées par les Nations unies sur le continent africain, les Casques bleus de la Minusma (11.240 soldats et 1.440 policiers) paient le plus lourd tribut. La Minusma est à ce jour la mission des Nations unies la plus dangereuse pour les Casques bleus. Ces derniers sont régulièrement la cible d’attentats-suicides, de tirs de roquettes, de mines placés au passage des patrouilles, et d’embuscades meurtrières. Dans ce contexte, les casques bleus doivent faire face à une situation de guerre asymétrique où l’ennemi est imprévisible. La Minusma est sans doute l’une des missions les plus périlleuses des Nations-Unies.
Pendant qu’on apprenait l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2095, quatre soldats maliens étaient tués et un blessé dans le nord du Mali dans une attaque contre l’armée. Les militaires maliens assuraient la sécurité des travailleurs d’une société entre Tombouctou et Goundam (nord-ouest) quand ils ont été attaqués.
Ce nouveau mandat qui court jusqu’au 30 juin 2017 doit être le bon après trois années de balbutiements, car survient dans un contexte favorable avec l’adoption par le gouvernement malien et des groupes de la CMA et de la Plateforme d’une « ENTENTEPrécisant les modalités pratiques de la mise en place des autorités intérimaires, du redéploiement des services déconcentrés de l’Etat ainsi que l’installation des chefs de circonscriptions administratives et du mécanisme opérationnel de coordination dans les régions de Tombouctou, Gao, Kidal, Taoudénit et Ménaka ».
En plus le dimanche 19 juin 2016, pour la première fois, depuis l’éclatement de la rébellion du nord, qui a entrainé l’occupation des 2/3 du territoire malien par les groupes armés djihadistes, Bilal Ag Acherif se rend à Bamako. Un an après la signature de l’accord, le chef de la CMA a voulu signifier qu’il n’était pas avec ceux qui torpillent la paix et qui empêchent la mise en œuvre de l’accord par des attaques terroristes.
Ce mandat doit permettre enfin à la Minusma d’avoir les mains moins liées et une marge de manœuvre plus large pour réduire les terroristes et les groupes armés qui sèment des troubles, et l’insécurité sur le territoire malien de Tombouctou, Menaka, Kidal et Taoudeni.
Dans ce contexte, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a nommé le général Didier Dacko au poste de chef d’Etat-major général des armées, lors du conseil des ministres du mercredi 29 juin, pour remplacer le Général Mahamane Touré, admis à la retraite. Le Général Dacko était auparavant chef d’Etat-major général adjoint des armées. Le général Dacko a été commandant des opérations militaires dans le nord du Mali quand des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda ont commencé à contrôler le nord du Mali.
B. Daou
Source : Le Républicain