« Sauvez les Aéroports du Mali », tel est le cri de cœur que les responsables du Comité syndical de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM) ont lancé, hier lundi, à la faveur d’un point de presse organisé sur la situation « catastrophique » des Aéroports du Mali de 2013 à 2017.
Le principal conférencier était le secrétaire général dudit Comité syndical, Moustapha DIALLO, assisté pour la circonstance par Cheick Oumar TALL, Mamadou DIALLO. On y notait aussi la présence des responsables de la CSTM, Mahamane KOUNTA, secrétaire général de la Fédération des syndicats de transport, affiliés à la CSTM.
Selon le conférencier, la situation des Aéroports du Mali (de 2013 à 2017), va du mal au pire.
Les difficultés ont pour noms : violation des textes, notamment l’Ordonnance N° 91 -014- PCTSP portant fonctionnement des EPIC au Mali ; la dilapidation des ressources la surfacture des dépenses, la mauvaise utilisation du patrimoine de la société ADM. Autres points noirs dénoncés par le responsable syndical : l’intimidation des agents de la société, l’obstruction à la liberté syndicale, l’absence de moralisation des dépenses, le non-respect des programmes de formation, le traitement du personnel en fonction de leur appartenance syndicale, l’achat de conscience, la dégradation des résultats financiers, au cours des dernières années, etc.
L’intimidation des travailleurs, l’obstruction à la liberté syndicale, le non-respect des programmes de formation, le traitement du personnel en fonction de l’appartenance syndicale sont d’autres difficultés évoquées par le conférencier.
Le conférencier n’a pas manqué de dénoncer les travaux d’harmonisation des façades de l’ancienne aérogare pour près de 2 milliards de francs CFA, un investissement, qu’il a qualifié de non productif au niveau des Aéroports.
Il en est de même pour l’achat de multiples groupes électrogènes dont certains, à son avis, ne sont pas utilisés et d’autres seraient des anciens non fonctionnels.
M. DIALLO a déploré aussi la construction des toilettes à coût de millions sachant que la zone doit être démolie dans les deux prochaines années.
En effet, il a qualifié de violation des textes, la nomination récente du DGA (Directeur général adjoint) qui est nommé par le ministre de tutelle, sur proposition du PDG et l’accord du Conseil d’administration. Or, depuis un certain temps, la société n’a pas de PDG.
Sans les citer nommément, les responsables des cas incriminés, le conférencier a tenu à préciser les périodes pendant lesquels les actes ont été posés.
Aussi, a-t-il noté, la nomination de la dame DGA, qui vient d’être limogée, a comblé leur espoir. Car elle avait commencé à mettre un frein à la dilapidation des ressources de la société. Mais voilà qu’elle a été révélée et « malheureusement remplacée par un homme à tout faire de l’ancien Directeur intérimaire, responsable de la situation de délabrement que connait actuellement la boîte ».
Par ailleurs, le conférencier dit porter beaucoup d’espoirs dans l’appel à candidatures pour la nomination du nouveau directeur général des Aéroports du Mali.
En tout cas, c’est un véritable cri de cœur que les responsables du Comité syndical et les cadres des Aéroports du Mali ont lancé au Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, au Premier ministre, au ministre des Transports pour la nomination d’un PDG compétent pour sauver les Aéroports du Mali qui sont bien rentables s’ils sont bien gérés.
Le conférencier a profité de l’occasion pour rappeler les actions que son comité syndical a entreprises pour arrêter cette descente aux enfers des ADM, mais sans succès. Il a cité à titre d’exemples, les nombreuses correspondances adressées à la tutelle ; les préavis et mot d’ordre de grève.
Le responsable syndical reconnaît n’avoir pas encore saisi le vérificateur général de ces cas de mauvaise gestion. Mais il a promis de le faire si les choses ne changent.
En tout cas, les responsables du Comité syndical CSTM des Aéroports ont réitéré leur détermination à poursuivre leur combat jusqu’à la satisfaction totale de leurs doléances. Car leur vie et leur avenir en dépendent.
« Nous allons nous battre par tous les moyens légaux pour qu’on ne soit pas comme les travailleurs de l’ex-société HUICOMA, qui depuis 10 ans, courent toujours derrière leurs indemnités », a dit M DIALLO.
À noter que les Aéroports du Mali sont une entreprise d’État chargée de l’exploitation commerciale, la protection et le développement des installations et équipements des aéroports du Mali ouverts à la circulation aérienne publique.
Les ADM sont une entreprise nationale créée en 1970 sous forme d’un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC). Actuellement, les ADM comptent 9 aéroports, dont 6 internationaux (Bamako-Sénou, Kayes Dag Dag, Mopti Ambodédjo, Sikasso Dignagan, Tombouctou et Gao) et 3 nationaux qui sont Nioro, Yélimané et Goundam.
Par Sékou CAMARA
Source: info-matin