L’ex-première Dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo a refusé de comparaître à son procès pour crimes contre l’humanité, en guise de protestation contre la non comparution de plusieurs personnalités ivoiriennes qu’elle a appelé en qualité de témoins, un sujet qui continue à bloquer le déroulement normal du procès.
En effet après un premier refus le 25 octobre, c’est la deuxième fois que Simone Gbagbo refuse d’être présente à la barre, depuis le début du procès le 31 mai.
Le bras de fer entre le procureur et la défense de l’ex-première Dame ivoirienne se poursuit. Le dernier blocage en date a eu lieu lundi, pendant plusieurs heures, la défense campant sur sa position de voir comparaître des personnalités ivoiriennes devant ce tribunal.
Mais cette fois le juge Boiqui Kouadjo a suspendu l’audience et a demandé à un huissier de transmettre une sommation à Gbagbo afin qu’elle se présente au procès le 16 novembre.
Selon le procureur général Aly Yéo, « après sommation, si l’accusée ne se présente pas, le président de tribunal peut décider de la faire comparaître manu militari, à l’instar (de) Hissène Habré (l’ex-président tchadien condamné par le Tribunal spécial africain de Dakar en 2016) ».
Pour lui, le juge peut aussi estimer « qu’il n’est pas nécessaire de la faire venir manu militari, on se contentera de ses déclarations et le procès continuera ».
Du coté des victimes, on s’impatiente quant à l’issue du procès. « Simone Gbagbo ne peut pas, à chaque fois, défier la justice ivoirienne », s’est insurgé président du Collectif des victimes de Côte d’Ivoire, Issiaka Diaby.
La défense campe sur sa position et veut entendre l’actuel président de l’Assemblée nationale et ancien chef de la rébellion, Guillaume Soro, l’ancien Premier ministre, Jeannot Kouadio Ahoussou, l’ex-ministre, Charles Koffi Diby, l’ex-patron de l’armée, le général Philippe Mangou, et le directeur général de la police, Brindou M’Bia.
Alors qu’elle purge actuellement une première peine de 20 ans pour « atteinte à la sûreté de l’Etat », Mme Gbagbo comparaît encore pour des crimes commis pendant la crise post électorale de 2010-2011, qui a fait plus de 3.000 morts en cinq mois.
Il s’agit notamment de son implication présumée dans des tirs d’obus sur le marché d’Abobo, un quartier favorable à Alassane Ouattara – le rival de son mari à la présidentielle de novembre 2010 -, dans la sanglante répression des femmes d’Abobo et pour sa participation à une cellule de crise qui planifiait et organisait des attaques menées par des milices et des membres des forces armées.
Source: legriot