Entre traditions et désinformation, les préjugés ou idées reçues sur la sexualité ont la vie dure. Trois d’entre elles font particulièrement rage et sont à bannir. Comment démêler le vrai du faux ? La réponse en 3 points.
À défaut de réelles connaissances sur la sexualité et d’une communication claire et sans gêne, les idées reçues pullulent. Revêches et pleines de préjugés, elles nuisent le plus souvent à l’épanouissement et la satisfaction sexuelle, tout en renforçant la stigmatisation et la censure qui caractérisent les regards sur la sexualité. Les trois exemples à suivre sont très courants. Ce sont aussi des exemples alimentant des fantasmes sans qu’on n’ose en parler.
1- Le nombre de rapports sexuels et la taille du pénis élargissent le vagin
C’est faux. La taille du pénis ou le nombre de rapports sexuels qu’une femme a eu ou aura dans son existence et la fréquence de ceux-ci n’ont pas d’impact sur la largeur de son vagin. On ne peut pas non plus déterminer, à partir de la largeur du vagin, si une femme est vierge ou encore si elle a eu des pénétrations récemment. Le vagin est situé dans la zone périnéale. Le périnée est constitué d’un ensemble de muscles qui soutiennent les organes du bas-ventre et permettent, entre autres, la contraction vaginale.
Au repos, les parois du vagin se touchent, mais pendant l’excitation elles s’étirent et reprennent leurs formes initiales après la stimulation. Lors des rapports sexuels, les muscles du périnée se détendent, et c’est ainsi que le vagin peut accueillir les différentes tailles de pénis. L’extension des parois du vagin est similaire à celle du pénis qui bande pendant l’excitation, pour ensuite reprendre sa forme initiale après coup. On n’en déduit pas pour autant qu’il grandit au gré des rapports sexuels.
Le même principe vaut pour le vagin. L’étroitesse et la largeur du vagin d’une femme sont liées à l’état de sa musculature vaginale. Cela veut dire qu’avec un périnée musclé et tonique, on aura un vagin « serré ». Un périnée musclé évite aussi les fuites urinaires et c’est grâce à lui que nous pouvons retenir les gaz et les selles. L’âge, la ménopause ou l’accouchement sont des facteurs qui peuvent conduire à un affaiblissement du périnée. De même une constipation chronique peut affaiblir les muscles du périnée, ainsi que certains actes comme le fait de pratiquer un sport trop brutal, soulever régulièrement des charges lourdes et passer beaucoup de temps debout ou mal assise. Les boules geisha ou des exercices de rééducation du périnée peuvent le muscler.
2- Une femme vierge saigne toujours la première fois
C’est faux. L’hymen n’est pas synonyme de virginité. Toutes les femmes ne saignent pas, tout simplement parce que l’hymen, la membrane ou la fine couche de peau qui recouvre le vagin est différente d’une femme à une autre. Il y a autant d’hymens que de femmes. Certains sont plus souples que d’autres, et certaines femmes naissent sans hymen. Ce n’est pas un tissu qui bloque le vagin et doit être rompu ou se déchirer lors de la première pénétration. Il ne recouvre que partiellement le vagin, et, la plupart du temps, il se rompt sans pénétration. Sans aucune terminaison nerveuse, l’hymen est une membrane insensible. Par contre, il présente quelques vaisseaux sanguins qui le maintiennent vivant. Voilà pourquoi certaines femmes saignent au moment de la pénétration sans que cela ne soit systématique pour toutes les femmes.
3- Les hommes ne simulent pas
Ce n’est pas fondé. Les femmes ne détiennent pas le monopole de la simulation. Il peut aussi arriver à Mamadou de simuler : sons rauques et gutturaux, accélération des coups de reins, les yeux qui se ferment ou s’écarquillent, de grandes inspirations accompagnées d’une perte d’érection et autres signes avant-coureurs d’orgasme, et le tour est joué ! Ensuite, il y a le retrait et direction des toilettes pour jeter un préservatif vide ! Bineta n’y voit que du feu. En vérité, il n’est pas commun de ressentir l’éjaculation de sperme pendant un coït vaginal. On se réfère généralement aux signes avant-coureurs pour déterminer la survenue d’un orgasme.
Mais pourquoi feint-il ? Pour ne pas vexer Bineta et éviter les questions du genre « Je ne te plais plus. Tu n’as plus envie de moi ? Tu “viens“ bientôt ? Tu n’as pas encore fini ? ». Ou encore pour cacher un éventuel problème éjaculatoire ou relationnel et, par la même occasion, éviter une discussion embarrassante. Les raisons peuvent être multiples et variées. Quand on n’est pas au mieux de sa forme, simuler peut permettre de ne pas décevoir. On croit que l’éjaculation est synonyme d’orgasme. Un homme qui ne jouit pas à tous les coups se dit le plus souvent qu’il a un problème. Gavés aux cultes de la performance et de la compétition depuis l’enfance, certains hommes préfèrent simuler plutôt que de se sevrer du mythe du mâle tout puissant qui bande, jouit et éjacule sur commande, exprimant toute sa virilité, quitte à faire dans le théâtral.
Il est important de revoir notre regard sur la sexualité. Communiquons et informons-nous pour des relations plus saines, plus épanouies, axées sur le respect et le partage, libérées du culte des idées reçues et de la quête perpétuelle de performance.
Source : Benbere