Dans une interview accordée à notre confrère gaulois « Paris Match », le 18 octobre dernier, le ministre russe des Affaires Etrangères est formel.
En dépit de l’embargo sur les armes, la France a armé les rebelles de Kadhafi. Histoire de le déchoir du pouvoir.
Et comme si cela ne suffisait pas, dit-il, la France a, elle-même, lancé des frappes contre la Libye, en violation des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.
« J’ai dit à Laurent Fabius (ndlr : ministre des affaires étrangères de Sarkozy à l’époque), il faut que tu comprennes que vous allez affronter les mêmes personnes que vous avez armées en Libye ».
Convaincue que la France ne peut venir à bout de Kadhafi tant qu’il est soutenu par sa « Légion islamique », constituée de touareg originaires du Mali, elle leur promet d’abandonner le Guide libyen, contre son soutien pour la création de la fameuse « République de l’Azawad ». La suite, on la connaît.
Le MNLA (Mouvement National pour la Libération de l’Azawad) est ainsi né. Armé et financé à grands frais par l’Elysée, le mouvement séparatiste touareg entre au Mali, par la porte du Désert.
Les camps militaires sont attaqués, à coups d’armes lourdes. Plus d’une centaine de soldats maliens sont arrêtés. Avant d’être achevés, soit d’une balle dans la tête ; soit, d’un coup de couteau à la gorge. S’en suivent les viols de femmes et d’enfants, la destruction des édifices publics, l’arrivée des Groupes terroristes de Libye au Sahara malien. Avec son cortège de terreur et de tragédie.
Mais ironie de l’histoire, c’est même la France qui propose, après coup, son aide au gouvernement malien pour lutter contre le terrorisme.
Pauvres de nous !
Oumar Babi
Le Canard Déchaîné