Sur la corniche des Almadies, à Dakar, très prisées des touristes et des surfeurs, les lieux de restaurations poussent comme des champignons et les résidences privées s’érigent à une rythme effréné. Une frénésie immobilière perçue comme « une agression » de la part des Dakarois, et que la mairie de Dakar a bien du mal à endiguer.
Avec notre correspondante à Dakar, Manon Laplace
Une dizaine de surfeurs taquine la vague avant le coucher du soleil sur la corniche des Almadies. Mor Mbengue, lunettes fumées et casquette sur la tête, est accoudé au comptoir de la boutique de surf qu’il a ouverte il y a un peu plus d’un an. Ce Sénégalais de 37 ans a grandi ici et vu le paysage se transformer radicalement. « Ca se construit dans tous les sens. Avant, c’était vide. Maintenant, il y a plein de restaurants, plein de choses. »
S’il encourage les établissements touristiques, il déplore néanmoins l’installation de nombreuses résidences privées. « Ce n’est pas une bonne chose de donner au privé, car quand c’est privé, tu ne vois plus personne. Je ne suis pas d’accord qu’ils construisent des trucs pas vraiment nécessaires pour le tourisme. »
Constructions, privatisations, remblais ou encore occupation anarchique sont autant d’agressions au littoral que la mairie peine à combattre. Mbacké Seck, adjoint au maire, est également président du Réseau national des organisations communautaires pour la protection de l’environnement. « Les gens profitent des failles du système, des failles sur la loi sur le domaine public maritime pour faire déclasser des pans de plage. La loi est ainsi contournée par les promoteurs qui aujourd’hui empêchent le grand public d’aller sur ces plages, mais surtout rendent plus vulnérables Dakar. »
Ainsi, des dizaines de terrains seraient octroyés chaque année. Le ministère de l’Urbanisme, en charge de ces questions, n’a pas répondu à nos sollicitations.
RFI