Le monde commémore, depuis mercredi dernier, la Semaine internationale des sourds (SISourds) sous le thème : « La langue des signes pour tous ». Dans notre pays, l’évènement a été couplé à la Journée internationale des langues des signes (JILS) que consacre le 23 septembre. À cette occasion, le président de l’Association malienne des sourds (AMASOURDS), Dana Benjamin Diarra, a délivré un message dans l’enceinte de l’Ecole pour déficients auditifs (EDA), sise à l’Hippodrome.
Il entendait sensibiliser et assurer le plaidoyer sur le sort des déficients auditifs auprès des autorités, de leurs familles mais aussi auprès des journalistes afin d’aider les sourds-muets à accéder davantage à l’éducation, aux soins de santé et aux médias. Le président de l’AMASOURDS a rappelé que la célébration de la Semaine internationale des sourds a débuté en septembre 1958 à Rome (Italie) tandis que la Journée internationale des signes a été institué en 2017 par l’Assemblée générale des Nations unies.
Depuis cette date, l’AMASOURDS célèbre les deux événements. Il a aussi indiqué que sous l’impulsion de l’ex-président, Ibrahim Boubacar Keïta, le ministère de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté d’alors avait, en décembre 2016, financé la formation en Côte d’Ivoire de 5 interprètes en langues des signes.
Il s’agit de Moussa Keïta, Balla Keïta, Makan Koné, Aboubacar Sangaré et Moussa Sanogo. Ceux-ci ont été formés pour l’interprétation de la parole des sourds à la télévision nationale afin que les déficients auditifs puissent suivre et comprendre l’actualité au même titre que les autres personnes.
À en croire Dana Benjamin Diarra, cette ambition n’a pas pu donner les résultats escomptés. Par contre, il s’est réjoui de l’adoption par l’Assemblée nationale de la loi de protection sociale relative aux personnes handicapées. Pour lui, la SISourds est une opportunité de soutenir et de protéger l’identité et la diversité culturelle de toutes les personnes sourdes et des autres utilisateurs de la langue des signes.
Selon une enquête réalisée par la Fédération mondiale des sourds (FMS), révèle le président de l’AMASOURDS, il existe environ 72 millions de personnes sourdes dans le monde. Parmi elles, 80 % vivent dans des pays en développement, dont 933.000 sont des élèves. Les personnes sourdes utilisent collectivement plus de 300 langues des signes différentes. Il s’agit des langues nationales à part entière.
Par ailleurs, Dana Benjamin Diarra pense que les langues des signes doivent être reconnues officiellement et pratiquées dans tous les services publics et privés, lors des discours en direct du président de la République, des sessions parlementaires, du journal télévisé et dans des campagnes de sensibilisation de masse.
Au menu de la Semaine internationale des sourds, il y aura un atelier de sensibilisation sur les langues des signes et les questions relatives personnes sourdes, une conférence sur l’éducation des enfants sourds et une projection de films sur l’histoire des sourds. Le secrétaire général de l’AMASOURDS, Timothée Poudiougou, a précisé que les langues gestuelles sont des mouvements produits par les mains, le visage et le corps des sourds muets.
Elles désignent les signes développés par les personnes sourdes pour communiquer. Il a révélé que la bataille pour la reconnaissance du statut linguistique des langues des signes par l’UNESCO a été longue et rude, que le Mali a ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées en 2006. Il a souhaité que les signes des déficients auditifs soient officiellement reconnus comme partie intégrante de nos langues nationales.
Sidi Y WAGUÉ
Source : L’ESSOR