Avec la mobilisation, la détermination dont il avait fait preuve pour parvenir à obtenir le départ du président IBK et ouvrir le pays à une transition politique, le mouvement M5-RFP s’était forgé une certaine légitimité politique. Mais, en parvenant vaille que vaille à obtenir le poste de Premier ministre, sans grande marge de manœuvre auprès des colonels putschistes, le mouvement tombeur d’IBK et son comité stratégique pourraient réaliser un bilan plutôt mitigé de gouvernance. Ce qui occasionnera la déception de nombreux Maliens qui ne verront finalement en leur lutte qu’une stratégie de recherche des privilèges du pouvoir. Un pouvoir dont le M5-RFP n’aura pas eu la réalité de l’exercice. Puisque qu’il ne se contentera que des interstices concédés par les militaires affiliés au chef de la Transition, Colonel Assimi Goïta.
En effet, conscient que le pays traverse des moments très difficiles et compliqués avec des facteurs géopolitiques et géostratégiques qui vont au-delà du seul Mali, Assimi Goïta sait que sa tâche ne sera pas de l’eau à boire. Il fera face à des adversités extérieures et intérieures qui seront des peaux de banane sur sa route. Malgré sa volonté et sa détermination à réussir, le chef de l’Etat sait qu’il a besoin d’un accompagnement de taille des forces politiques ayant le vent poupe dans le contexte actuel. C’est certainement ce qui a fait que dès sa deuxième intervention du 24 mai dernier, le véritable homme fort du pays a annoncé que la primature sera confiée au mouvement qui a aidé à renverser le président IBK, le 18 août 2020.
Assimi Goïta sait alors qu’en échouant, ses compatriotes lui tiendront moins rigueur, puisque la gestion véritable est censée être l’affaire du gouvernement, donc du chef du gouvernement, un politique aguerri. En clair, Assimi Goïta s’abrite derrière le rôle de fusible du Premier ministre pour placer dans les mains du M5-RFP les patates chaudes de la gouvernance d’un pays aussi exsangue.
De plus, Dr Choguel Kokala Maïga n’a pas des pouvoirs suffisants tant dans la composition du gouvernement que dans la gestion quotidienne du pays. Nul n’ignore que les colonels putschistes ont fait main basse sur les secteurs importants de la gestion du pays : défense, sécurité, économie et finances, diplomatie, mines et énergie, etc. Bref les domaines de souveraineté et les secteurs stratégiques sont entre leurs mains, étant donné que l’ex-junte s’est en octroyé 15 portefeuilles à ses membres et à ses proches. On se demande alors comment Dr Choguel Kokala Maïga peut-il poser les bases de la refondation du Mali, comme il le dit ? Cela pourra-t-il se faire contre la volonté de chef de la Transition ? Rien n’est moins sûr. Alors que l’histoire retiendra que c’est sous le leadership du M5-RFP que la transition s’est achevé, le cas échéant. Donc, le Premier ministre se retrouve dans un engrenage ou un piège. Celui-ci se traduit par le fait que les Maliens finiront par accuser le M5-RFP et son champion des échecs éventuels de la Transition. Ce sera un procès du genre « vous avez accusé IBK d’échecs alors que vous n’avez pas pu faire mieux ! »
Faut-il rappeler qu’après son élection en 2013, IBK avait, un moment envisagé de lancer une poursuite judiciaire contre ATT avant de se raviser. C’est lorsqu’il s’était rendu compte après des difficultés et problèmes dans la gestion du pays. Il finira même par reconnaître qu’ATT a posé d’importants actes salutaires pour le peuple malien…
Cela montre que c’est seulement à l’exercice du pouvoir, que l’on se rend compte des défis énormes du pays. Des défis que l’on n’avait point soupçonnés quand on est hors de la sphère étatique. Et c’est ce qui risque d’arriver au M5-RFP et à son leader qui se seront finalement fait gruger. Ce qui mettra sous éteignoir les ambitions des tombeurs politiques d’IBK d’accéder au pouvoir à la fin de cette transition.
Baba Djilla SOW
Mali Horizon
Avec la mobilisation, la détermination dont il avait fait preuve pour parvenir à obtenir le départ du président IBK et ouvrir le pays à une transition politique, le mouvement M5-RFP s’était forgé une certaine légitimité politique. Mais, en parvenant vaille que vaille à obtenir le poste de Premier ministre, sans grande marge de manœuvre auprès des colonels putschistes, le mouvement tombeur d’IBK et son comité stratégique pourraient réaliser un bilan plutôt mitigé de gouvernance. Ce qui occasionnera la déception de nombreux Maliens qui ne verront finalement en leur lutte qu’une stratégie de recherche des privilèges du pouvoir. Un pouvoir dont le M5-RFP n’aura pas eu la réalité de l’exercice. Puisque qu’il ne se contentera que des interstices concédés par les militaires affiliés au chef de la Transition, Colonel Assimi Goïta.
En effet, conscient que le pays traverse des moments très difficiles et compliqués avec des facteurs géopolitiques et géostratégiques qui vont au-delà du seul Mali, Assimi Goïta sait que sa tâche ne sera pas de l’eau à boire. Il fera face à des adversités extérieures et intérieures qui seront des peaux de banane sur sa route. Malgré sa volonté et sa détermination à réussir, le chef de l’Etat sait qu’il a besoin d’un accompagnement de taille des forces politiques ayant le vent poupe dans le contexte actuel. C’est certainement ce qui a fait que dès sa deuxième intervention du 24 mai dernier, le véritable homme fort du pays a annoncé que la primature sera confiée au mouvement qui a aidé à renverser le président IBK, le 18 août 2020.
Assimi Goïta sait alors qu’en échouant, ses compatriotes lui tiendront moins rigueur, puisque la gestion véritable est censée être l’affaire du gouvernement, donc du chef du gouvernement, un politique aguerri. En clair, Assimi Goïta s’abrite derrière le rôle de fusible du Premier ministre pour placer dans les mains du M5-RFP les patates chaudes de la gouvernance d’un pays aussi exsangue.
De plus, Dr Choguel Kokala Maïga n’a pas des pouvoirs suffisants tant dans la composition du gouvernement que dans la gestion quotidienne du pays. Nul n’ignore que les colonels putschistes ont fait main basse sur les secteurs importants de la gestion du pays : défense, sécurité, économie et finances, diplomatie, mines et énergie, etc. Bref les domaines de souveraineté et les secteurs stratégiques sont entre leurs mains, étant donné que l’ex-junte s’est en octroyé 15 portefeuilles à ses membres et à ses proches. On se demande alors comment Dr Choguel Kokala Maïga peut-il poser les bases de la refondation du Mali, comme il le dit ? Cela pourra-t-il se faire contre la volonté de chef de la Transition ? Rien n’est moins sûr. Alors que l’histoire retiendra que c’est sous le leadership du M5-RFP que la transition s’est achevé, le cas échéant. Donc, le Premier ministre se retrouve dans un engrenage ou un piège. Celui-ci se traduit par le fait que les Maliens finiront par accuser le M5-RFP et son champion des échecs éventuels de la Transition. Ce sera un procès du genre « vous avez accusé IBK d’échecs alors que vous n’avez pas pu faire mieux ! »
Faut-il rappeler qu’après son élection en 2013, IBK avait, un moment envisagé de lancer une poursuite judiciaire contre ATT avant de se raviser. C’est lorsqu’il s’était rendu compte après des difficultés et problèmes dans la gestion du pays. Il finira même par reconnaître qu’ATT a posé d’importants actes salutaires pour le peuple malien…
Cela montre que c’est seulement à l’exercice du pouvoir, que l’on se rend compte des défis énormes du pays. Des défis que l’on n’avait point soupçonnés quand on est hors de la sphère étatique. Et c’est ce qui risque d’arriver au M5-RFP et à son leader qui se seront finalement fait gruger. Ce qui mettra sous éteignoir les ambitions des tombeurs politiques d’IBK d’accéder au pouvoir à la fin de cette transition.
Baba Djilla SOW
Source: Mali Horizon