La commune rurale de Talataye a participé à la présidentielle du 29 juillet dernier. Du coup, elle a déjoué tous les pronostics faisant état de l’impossibilité d’y organiser une élection, à cause de la situation sécuritaire, dans cette localité, qualifiée de « mouton noir d’Ansongo » pour avoir boycotté systématiquement, les joutes électorales des 5 dernières années. N’est-ce pas là, les signes annonciateurs d’un Mali qui est sur la voie de la stabilisation ?
Les Maliens se souviennent encore que lors des deux tours de la Présidentielle de 2013, tout comme ceux des législatives de la même année, la commune de Talataye n’avait pas voté. Mieux, les populations de la localité-martyr ont été empêchées, par des mouvements armés de participer à l’élection partielle d’un député de la circonscription électorale du cercle d’Ansongo (région de Gao), pour remplacer l’honorable Halidou BONZEYE, du parti ASMA-CFP, décédé le 31 août 2015. Le vote a pu être organisé dans les 6 des 7 communes du cercle d’Ansongo, notamment Watagouna, Bara, Boura, Tessite, et Tine Hama et Ansongo.
En son temps, nombreux étaient les compatriotes qui voyaient dans cette histoire, la mollesse de notre État qui n’entend pas faire usage de la force pour ramener ces récalcitrants à l’ordre.
Manipulation de la MUNISMA qui cherche toujours un prétexte pour justifier son maintien au Mali ou le double-jeu des mouvements armés hostiles à la paix ?
En tout état de cause, la non-tenue des élections dans la seule commune de Talataye, même si cela n’entache en rien, la sincérité des scrutins, prouve à suffisance la difficulté de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale.
Dans la même logique du boycott des précédents scrutins, des rumeurs, les plus folles, faisaient état l’impossibilité d’organiser le scrutin présidentiel du 29 juillet dernier dans la commune rurale de Talataye, à cause de la situation sécuritaire.
Après vérification, il s’est avéré que ces informations n’étaient pas fondées et qui ne reflétaient en rien la nouvelle réalité du terrain. La preuve, rassurait le sous-préfet de Talataye, le capitaine Hamadoun Indakoun, joint au téléphone, que la situation était très différente.
La commune rurale de Talataye est sur point de ‘’remporter la bataille de la paix’’, a indiqué le sous-préfet à la veille du premier tour de l’élection présidentielle.
« J’en veux pour preuve qu’aucun acte de violence n’a été enregistré, depuis de très longs mois et ceux qui avaient fui, à cause de l’insécurité, sont en train d’effectuer leur retour en grand nombre », a déclaré le sous-préfet. Et d’ajouter que s’agissant des préparatifs de la présidentielle du 29 juillet, tous les actes administratifs ont été pris et sont disponibles.
Faisant le point de la distribution des cartes d’électeur, selon le sous-préfet, plus de 4 000 inscrits avaient retiré leur carte. Mieux, a-t-il indiqué, dans le but de faire en sorte que le travail soit plus efficace, une commission et une sous-commission ont été mises en place. Selon le sous-préfet, l’administration est dans la logique d’organiser cette présidentielle. Concernant la sécurisation du processus électoral, le sous-préfet a salué le rôle extrêmement important des combattants de la Coalition MSA/GATIA qui font un gros travail sur ce plan.
En tout cas, la possibilité de tenir la présidentielle du 29 juillet dernier dans la commune de Talataye augure de belles perspectives relatives à la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation, gage d’une réelle restauration de l’intégrité territoriale et de la souveraineté nationale.
Loin de nous, la prétention minimiser la réalité du terrain, il ressort des statistiques que le scrutin du dimanche dernier n’a pu se tenir dans quelques localités du Nord et du Centre (de source officielle 716 localités) pour des raisons sécuritaires. Cette situation, qui n’entache pas la sincérité du vote, selon des observateurs, n’est pas similaire à celle de Talataye.
Pour ce scrutin, même Kidal, fief des mouvements armés, a voté des candidats s’y sont d’ailleurs rendus pour exposer aux populations leur programme de société.
Ainsi, on veut affirmer sans risquer de se tromper que le Mali s’achemine inexorablement vers la stabilisation et la restauration de son l’intégrité territoriale et de sa souveraineté nationale.
Notre pays fait face à une guerre contre le terrorisme (non conventionnelle) où ennemi se confond avec la population, malgré l’intervention de la force française et la présence de la MINUSMA.
Par Sékou CAMARA
info-matin