La coalition des organisations de la société civile (OSC) du Mali organise depuis 2015 le forum des jeunes sur la santé de la reproduction et la planification familiale (SR/PF) avec l’appui financier des partenaires techniques et financiers ainsi que tous les intervenants en matière de santé de la reproduction et de la planification familiale au Mali. Pour cette année, les OSC tiennent depuis hier, la 4ème édition dudit forum à l’hôtel Maeva Palace, sous le thème : «Jeunes et planification familiale : Quelles innovations pour la capture du dividende démographique ?». Les participants étaient composés majoritairement de jeunes venus de toutes les régions du Mali et du District de Bamako. Ils sont issus des associations et organisations de jeunesse en SR/PF, des structures prenant en charge des jeunes y compris les plus vulnérables, les jeunes handicapées, les aides ménagères et les jeunes du secteur informel.
La cérémonie d’ouverture était coprésidée par le ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Construction citoyenne, Amadou Koïta et son homologue de la promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Diakité Aissata Traoré. Etaient également présents, le représentant du président des OSC du Mali, Souleymane Dolo et des représentants des organisations nationales et internationales.
En effet, le forum qui prend fin aujourd’hui, a été l’occasion pour les jeunes de partager leurs expériences, d’analyser les instruments juridiques en matière de SR/PF, d’identifier leurs forces et faiblesses par rapport aux besoins spécifiques des adolescents et des jeunes afin de proposer des recommandations idoines prenant en compte leurs aspirations.
Prenant la parole en premier, la ministre de la promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille a rappelé que les expériences vécues pendant l’adolescence affectent énormément les futures vies d’adultes des garçons et des filles, d’où la nécessité pour elle, de mener des interventions et des actions ciblées en cette ère du numérique et d’améliorer considérablement et durablement la santé et le statut socio-économique des futurs adultes. Cette édition de 2018 a mis l’accent sur la capture du dividende démographique chez les jeunes et surtout chez les jeunes filles. Pour ce faire, la ministre a indiqué qu’elle doit se focaliser sur le rôle combien inestimable de la jeune fille dans l’atteinte du dividende démographique.
Elle a terminé son intervention sur une invite des jeunes à formuler des propositions innovantes et adaptées au contexte socio-politique, et susceptibles d’impulser de nouvelles dynamiques aux actions de développement de la santé sexuelle des adolescents et des jeunes dans le pays.
Pour sa part, le ministre Koïta a indiqué que dans un pays avec une population constituée à 70% de jeunes, la santé de la reproduction des jeunes est au cœur des enjeux politiques, économiques et sociaux, qui animent selon lui, le Mali pour son développement durable.
En effet, dit-il, selon les résultats de l’EDSM 5, les adolescents de 15 à 19 ans contribuent à 14% à la fécondité globale, 12% à la fécondité totale du milieu urbain, 15% celle en milieu rural. L’indice de fécondité est de 6,1. «Au Mali, 9,9% des femmes utilisent la contraception» a-t-il indiqué. Il a ajouté que par rapport aux besoins en planification familiale non satisfaits, 23,3% des jeunes filles de 15-19 ans mariées ou en union, utilisent un moyen de contraception.
«Les facteurs socio-culturels influant sur l’état de santé des jeunes et des adolescents sont multiples» a révélé le chef du département de la jeunesse. Il a noté que la problématique liée à la santé des jeunes au Mali est très complexe et nécessite des efforts conjugués de tous. C’est pour cela, a t-il précisé, que des efforts immenses sont consentis par le gouvernement du Mali à travers l’appui de ses partenaires qui oeuvrent au quotidien pour améliorer l’accès et l’utilisation des produits et services de santé de la reproduction à la population et plus spécifiquement aux jeunes.
La cérémonie a été riche en messages de sensibilisation des jeunes sur la santé de la reproduction et la planification familiale à travers des prestations d’artistes rappeurs et du Slam.
Mohamed Z. DIAWARA
L’Essor