L’on a coutume de dire qu’au lieu toujours de demander ses droits il faut d’abord s’acquitter de ses devoirs.
En effet, avec la création du mouvement identitaire peulh, la classe politique, de façon générale, a failli à ses devoirs de veiller, et surtout d’alerte du gouvernement. Ainsi, au lieu d’assumer son silence coupable, certains responsables politiques accusent à tort le gouvernement de ne pas pouvoir assurer la sécurité des citoyens.
D’autres se contentent plutôt à organiser une fuite en avant pour décrédibiliser les autorités nationales.
Mais où étaient-ils lorsque ce mouvement se mettait à indexer publiquement l’armée nationale comme étant leur cible privilégiée ?
D’ailleurs, l’on se souvient le président de la Haute cour de justice, non moins député était parti jusqu’à justifier cette prise d’armes de ses parents peuls contre le Mali, sous prétexte d’être frustrés.
Notre pays de nouveau a été frappé, mardi dernier, avec l’attaque du camp militaire de Nampala par des groupes armés terroristes). Le bilan de cette attaque odieuse est lourd : l’armée nationale déplore, à l’instar de tout le peuple malien, la mort de 17 de nos soldats et de nombreux blessés. Au moment où des mesures ont été annoncées par les plus hautes autorités du pays en vue de traquer les auteurs de ces assassinats, en plus d’une coalition de groupe terroristes, c’est la fameuse Alliance nationale pour la sauvegarde de l’identité peule, qui vient d’être créé, au vu et su de tout le monde, sans que des doigts suffisants ne soient levés au sein de la classe politique pour le condamner, revendique cette horrible attaque.
En tout cas, aujourd’hui, ils sont nombreux les partis politiques, face à cette situation, à verser des larmes de crocodile, en faisant des communiqués condamnant l’acte.
Pour preuve, hormis la CNAS-FH, à notre connaissance, aucun parti politique n’est monté au créneau pour dénoncer la création de ce mouvement armé à obédience ethnique, ou prendre véritablement des initiatives privées pour désamorcer ce boom.
De par sa proximité avec la population, les responsables politiques doivent avoir pour mission de sensibiliser certes ses militants mais également prévenir toute situation ou mouvement susceptible de rompre l’équilibre social de sa localité ou de son pays.
En tout état de causes, la participation de ce mouvement peul à cette attaque, si elle est avérée, ne serait pas étonnant parce que de sa création, il s’est donné comme objectif de défendre les intérêts peulhs en indiquant ouvertement que l’armée nationale sera son cible. Contre toute vraisemblance, ce mouvement veut défendre une ethnie qui n’a jamais été inquiétée dans notre pays.
Mais là, ce sont plutôt nos hommes politiques qui ont manqué de courage pour se faire entendre. Ils ont brillé par leur silence. Les directions des partis politiques ont manqué de mots et d’arguments.
Bref, ils se sont contentés du rôle d’un simple spectateur contrairement à tous ses devoirs vis-à-vis de l’Etat et de la chose publique.
Aujourd’hui, si ce groupe pactise avec des ennemis de la paix pour tuer à sang froid 17 de nos soldats et fait de nombreux blessés pour faire mal à notre pays, la classe politique devrait se remettre en cause. Au lieu de cela, elle préfère se cacher derrière des considérations mesquines et de calcul politicien pour porter un doigt accusateur sur les autorités nationales. Mais où étaient ces hommes politiques lorsque ce groupe se créait ? Pourquoi s’indigner aujourd’hui alors qu’ils pouvaient faire quelque chose hier ?
«On ne récolte que ce qu’on a semé», dirait l’autre
Par Sikou BAH
Source: info-matin