Le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) arrive à terme, le 30 juin prochain. À quelques encablures de cette date butoir, ni la population ni les autorités de notre pays ne se réjouissent du rôle véritablement joué par la mission onusienne pour la stabilisation de notre pas. Elle peut et doit mieux faire.
Depuis quelque temps, la menace sécuritaire dans notre pays s’étend sur la sous-région. En plus des populations civiles qui payent lourdement les frais de l’amputation du mandat de la mission onusienne, le personnel humanitaire et les contingents ont été sérieusement touchés. La mission onusienne est également compromise par les attaques terroristes qui ont fait d’énormes pertes en vies humaines dans les rangs des FAMA.
Il ressort du dernier rapport du secrétaire général de l’ONU, sur la situation du Mali que les groupes extrémistes et terroristes sont restés déterminés à saper le processus de paix et ont de plus en plus visé ses partisans, y compris les parties signataires, les civils, les fonctionnaires et les acteurs internationaux présents dans le centre et dans le nord du Mali. « Les menaces et les campagnes d’intimidation menées par le Front de libération du Macina et Ansar Eddine à Mopti et par Al-Qaida au Maghreb islamique à Tombouctou se sont intensifiées, ces groupes ayant notamment eu de plus en plus recours à des attaques ciblées. Ainsi, le 17 décembre, des assaillants armés ont abattu trois civils – un journaliste, un étudiant et un prestataire local de la MINUSMA – devant les locaux d’une radio de Tombouctou. Le 24 janvier, un soldat de la Garde nationale malienne a déjoué un attentat que deux hommes armés s’apprêtaient à commettre contre la résidence du nouveau procureur de Gao. Enfin, trois informateurs présumés des forces armées maliennes auraient été décapités dans la région de Mopti au cours de la période considérée », indique le rapport.
Pire, ces groupes extrémistes violents et terroristes, selon le secrétaire général, ont opéré tant au nord et au centre du Mali que de part et d’autre de ses frontières.
Même les contingents de la MINUSMA n’ont pas été épargnés par ces tueurs de sang-froid. On se rappelle de l’attaque meurtrière menée contre le camp de la mission onusienne de Kidal ayant fait 7 morts et plusieurs blessés.
Aujourd’hui, il est évident que ce bilan ne satisfait aucun acteur engagé dans le processus de paix dans notre pays. C’est d’ailleurs pour cette raison que le gouvernement, par la voix du ministre des Affaires étrangères, plaide déjà pour un prochain mandat renforcé de la mission onusienne, dans notre pays. Toute chose qui devra lui permettre de s’engager activement auprès des FAMA pour une véritable paix.
Il y va de sa propre crédibilité, non seulement auprès du public, mais aussi aux yeux des pays contributeurs de troupes, dont certains ne sont plus loin de voir aux missions, qu’une boucherie pour leurs contingents.
Il ne reste qu’à émettre l’espoir que l’appel de notre ministre des Affaires étrangères auprès du Conseil de sécurité sera entendu qui a demandé à conformer le prochain mandat de la MINUSMA à la réalité sur le terrain.
PAR MODIBO KONE
Source: info-matin