Les festivals et autres manifestations culturelles sont devenus des pupitres des hommes politiques pour séduire les éventuels électeurs. Et pour cause, les milliardaires qui ont découvert la politique malienne ces derniers temps, transforment les festivals et autres manifestations culturelles en une véritable arène politique. Une malice qui ne dit pas son nom de la part de ces richissimes politiciens qui commencent déjà une très vaste campagne à travers le pays, sans même attendre le coup de sifflet officiel des plus hautes autorités.
En plus des milliers de tonnes de vivres, des liasses de billets distribuées, les émissaires des très probables candidats prennent d’assaut les pupitres des organisations culturelle pour faire les ‘’Atalakou’’ (éloges) du commanditaire de leur activité. Ce fut le cas de festival ‘’bélénitugu ‘’.
Des banderoles à l’effigie de Seydou COULIBALY avec une photo très bien soignée digne d’une image du dernier virage d’une campagne présidentielle, des griots de renommée internationale qui font son atalakou, une très forte délégation, avec à sa tête la présidente du Mouvement ‘’Anw ka Seydou’’ qui distribuent des liasses de billets à toute personne qui ne tarira pas d’éloges pour leur candidat, un véritable fiasco politique s’annonçait à Somasso. N’eut été la vigilance des organisateurs, le festival allait se transformer en campagne politique.
Dans sa délégation, la présidente du mouvement ‘’Anw ka Seydou’’ munie d’un sac rempli de billets de banque et des griots qui déclament les chansons panégyriques d’un homme qu’ils qualifient de généreux, pouvant mettre fin au calvaire de toute population, comme s’il avait une baguette magique.
« Les préoccupations exprimées par le chef de village de Somasso, notamment le manque d’infrastructures routières sont déjà réglées. Nous vous promettons un goudron flambant neuf. Nous allons annoncer à Seydou cette commission urgente et, soyez sûrs que c’est déjà fait », a dit un griot de renom international qui a transformé le richissime homme fort de CIRA en un ange pouvant changer la vie des Maliens du jour au lendemain.
Mais cette générosité spontanée de ce fils de Markala a suscité beaucoup d’interrogations de la part des habitants qui sont laissés à leur triste sort, malgré qu’il ait des moyens de réparer les routes et mettre en place d’autres infrastructures permettant aux populations d’accéder aux services sociaux de base, puisque qu’il est à la base de plusieurs infrastructures de l’Afrique.
Signalons ces derniers temps que les populations du Mali profond ont découvert qu’un des leurs était un très riche gars de ce pays. Parce que procédant à des journées d’assainissement en débarrassant certaines villes des tas d’ordures qui étaient devenus partie intégrante de l’environnement des populations.
En plus, il a fait parler sa poche, pardon son cœur, en faisant des dons de plusieurs tonnes de vivre aux familles démunies.
Quant aux femmes qui tiraient le diable par la queue dans leurs associations et groupements pendant des années, elles sont servies par des programmes/projets leur permettant d’être autonomes.
Après Somasso, les indiscrétions nous ont chuchotés à l’oreille que la très longue colonne des 4×4 du candidat richissime et nouvel homme politique se dirigeait vers un autre village où se tenait une autre organisation curatelle de masse.
A noter que le clan Seydou n’est pas le seul qui a commencé la campagne juteuse. Les festivals sont inondés de photo des éventuels candidats à la présidentielle.
En tout état de cause, il faut dès à présent arrêter ces hommes politiques et leurs émissaires qui sont anti-loi électorale du Mali.
Nous nous demandons si ces politiciens et leurs ‘’conseillers spéciaux’’ savent l’existence d’une loi électorale qui proscrit leur conduite. En effet, cette loi avait suscité beaucoup d’espoir quant à la lutte contre l’achat de conscience. Car, en son article 73, elle met en garde contre toute pratique visant à obtenir les voix à travers des moyens financiers : ‘’les pratiques publicitaires à caractère politique et commercial, les dons et libéralités en argent ou en nature à des fins de propagandes pour influencer ou tenter d’influencer le vote durant la campagne électorale sont interdits dès la convocation du collège électoral’’. Les contrevenants sont condamnables d’une peine ‘’d’un an à cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de 100 000 francs CFA à 1 000 000 francs CFA’’.
PAR CHRISTELLE KONE
Source : INFO-MATIN