«Conformément à la décision prise le 16 septembre 2021, l’Autorité décide d’infliger des sanctions avec effet immédiat aux personnes et groupes identifiés, y compris l’ensemble des Autorités de transition et les autres institutions de transition. Ces sanctions seront également imposées aux membres de leur famille. Les sanctions comprennent une interdiction de voyager et un gel de leurs avoirs financiers. Il charge en outre le président de la Commission d’examiner et de proposer des sanctions supplémentaires lors de sa prochaine session ordinaire le 12 décembre 2021, si la situation persiste. En outre, l’Autorité appelle l’Union africaine, les Nations unies et les partenaires bilatéraux et multilatéraux à approuver et à soutenir la mise en œuvre de ces sanctions.» C’est toute la quintessence de ce 3e Sommet extraordinaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Il ne faut pas que l’on se voile la face. Ces sanctions de la CEDEAO sont, en moitié, dues au manque de franchise des autorités actuelles sur certaines questions, principalement l’absence du chronogramme clair sur la gestion de la transition. Après quatorze mois, l’on a le droit de se demander ce qui a été fait dans le sens du respect des engagements pris devant le peuple malien et la communauté internationale. Seulement, l’on a assisté à des discours politiques et populistes qui répondent, certes, aux aspirations de la majeure partie du peuple, mais n’ont jamais été suivies d’actions concrètes permettant d’atténuer la souffrance des populations et de sécuriser le pays.
Que les choses soient claires, des simples discours pourraient difficilement influencer la CEDEAO, l’Union africaine ou la communauté internationale. La seule chose qui puisse sauver le Mali, c’est de redéfinir les priorités de l’heure en tenant compte de la situation actuelle du pays. Puis, il faudrait élaborer officiellement un chronogramme consensuel clair et d’y travailler ardemment tous ensemble dans la confiance et dans l’intérêt supérieur de la nation. Malheureusement, l’on a l’impression que ce chronogramme est un fétiche dont les seuls initiés participent à la messe.
Cette attitude donne l’impression que ces autorités veulent s’éterniser au pouvoir et c’est pourquoi l’on remarque également la grogne d’une opposition au sein des partis politiques et des organisations de la société civile qui demande tout simplement le respect des engagements pris dans la Charte de la Transition. C’est le cas de la Synergie 22 et du cadre d’échange de partis et de regroupements de partis politiques pour une transition réussie au Mali. Ainsi, ces autorités de la transition, qui étaient sensées avoir le soutien de l’ensemble des forces vives de la nation pour amorcer un nouveau Mali, ont elles-mêmes travaillé à se créer une opposition. Toute chose qui amène la CEDEAO à durcir ses décisions visant le Mali.
Donc en clair, ces sanctions ciblées de la CEDEAO contre les autorités de la transition semblent être méritées, surtout quand on regarde bien l’attitude des premiers responsables tendant à tout banaliser pour s’inscrire dans un combat personnel contre des personnes physiques ou morales.
Ousmane BALLO
Source : Ziré