Le Conseil national de Transition (CNT) passe désormais de 121 à 147 membres. Cela, après la publication du décret de nomination de la liste additive de vingt-six membres le 28 octobre 2022.
Certes, en février 2022, à l’issue de la révision de la Charte de la transition, il a été décidé d’élargir le Conseil national de Transition afin que toutes les forces vives de la nation y soient suffisamment représentées, mais l’on doit quand même se poser la question de savoir l’impact que cette liste additive pourrait avoir sur la gestion de la transition.
Oui, c’est une exigence de la Charte de la transition, mais il faut le dire, ces vingt-six nouveaux membres du CNT n’ont pas assez d’utilité, dans la mesure où les décisions des 121 n’ont jamais fait l’objet d’une contestation pour des raisons de représentativité. Donc, il ne semble pas y avoir nécessité. Au contraire, la plupart des Maliens souhaiteraient aujourd’hui voir une nette réduction de dépenses au sein des organes de la transition. Ce qui ne sera plus une réalité au CNT. Donc, si cette décision a un impact sur la conduite de la transition, il ne peut-être, malheureusement, que financier et non politique ou décisionnel.
Pire, cette décision semble créer une autre frustration au sein de certains regroupements politiques, comme le Mouvement du 5 juin, Rassemblement des Forces Patriotiques (M5–RFP). Le lendemain de la publication de la liste, Zoumana Diabenta, membre du M5–RFP a déclaré dans les médias qu’aucun membre de son mouvement ne figure parmi les 26 nouveaux membres du CNT. « Ils avaient demandé au M5–RFP de choisir une liste de six personnes. Mais malheureusement personne sur cette liste n’a été retenu. Ils sont allés choisir en dehors de cette liste. Ce choix est anti démocratique », a-t-il déclaré.
De son côté, le président des Forces alternatives pour le Changement, membre du cadre d’échanges des partis et regroupements politiques pour une transition réussie, Seydou Amadou Touré, dénonce le non-respect de la clé de la répartition et demande des éclaircissements aux autorités de la transition sur le processus. « Le décret qui prévoyait la sélection des nouveaux membres qui devaient siéger au CNT, c’était bien précisé par corporation. Mais à notre grande surprise quand la liste est sortie, nous ne savons pas comment le choix a été opéré. C’est les anciennes pratiques qui continuent toujours », a déclaré Seydou Amadou Touré.
Certes, il y a parfois une question d’intérêt politique derrière certaines réactions, mais la logique veut que les autorités de la transition fassent tout pour éviter la dégradation du climat politique. Il faut surtout renforcer la confiance et cela ne peut se faire que dans la concertation, dans le consensus et dans le respect, par tous, des règles et des principes adoptés pour la conduite de cette transition.
Ousmane BALLO
Source : Ziré