C’est à la suite d’un comportement inconséquent d’un idiot au volant, que des milliers d’autres citoyens, frappés de plein fouet par les difficultés économiques, tombent sans armes pour se défendre en ce qui concerne la saisie des véhicules non immatriculés
Choqué à raison par la brutalité de l’action du conducteur du véhicule non immatriculé, qui s’est volontairement mêlé au cortège présidentiel, le gouvernement du Mali a, il faut le reconnaître, manqué de pédagogie. Tous les véhicules circulant sans plaque, ne sont ni suspectes, ni illégaux aux yeux de la réglementation. Beaucoup d’entre eux ont honoré toutes les étapes et attendent désespérément leurs plaques, lesquelles peuvent restées des mois et mois, en raison de l’incapacité de la seule entreprise en charge de la confection des plaques.
La lenteur criarde dans le traitement des dossiers au niveau du guichet unique, n’est pas pour arranger les choses. La quête des différents documents d’un véhicule, la liquidation du droit, le contrôle technique, l’expertise qui, même acquit tomberait sous le coup de la nullité au cas où, l’intéressé, après avoir procédé à l’expertise de son véhicule, n’a pas, l’argent nécessaire dans les six(6) mois. Intervenant dans son droit, le gouvernement aurait normalement du laisser aux propriétaires desdits véhicules un délai même non renouvelable, histoire au moins de donner leur chance, aux propriétaires des véhicules non immatriculés de bonne foi. Et le constat au jour d’aujourd’hui, est que cette mesure qui prend tout le monde à court, n’arrange que les seuls policiers qui comme du pain béni, en font un commerce fort juteux. Désormais, ces policiers qui se bousculent à tous les carrefours de la ville de Bamako, n’ont d’yeux que pour les véhicules qui pourraient arrivés à leurs niveaux, sans la plaque nationale, alors bonjour le chantage. C’est ainsi, que sur 100 véhicules non immatriculés interpellés en circulation, seulement une dizaine sont conduits à la fourrière, le reste ayant fait l’objet d’arrangement financier entre les policiers en faction et les propriétaires de ces véhicules. Au finish, qui gagne, s’interroge t–on. Pas l’Etat en tout cas.
Fadi Ganda
source : La Nouvelle Patrie