Terrorisme, séparatisme, migration clandestine, trafics en tous genres, la zone sahélo-saharienne est confrontée à des menaces d’insécurité et d’instabilité sans précédent. Le Mali en fournit le fâcheux exemple, de même que la Libye. C’est pour répondre à ces défis qu’une conférence internationale sur la sécurité transfrontalière dans cette région se tient au Maroc.
Les ministres des affaires étrangères ou en charge des questions de sécurité de 17 pays du Maghreb, du Sahel et de l’Europe du Sud participent à cette conférence. Et en raison des implications internationales de l’instabilité dans l’espace sahélo-saharien, des pays comme les Etats-Unis ou la Grande Bretagne y participent également, ainsi que l’Onu, l’Otan, la Ligue Arabe et l’organisation régionale CEN-SAD notamment. L’Europe est préoccupée par « la porosité des frontières » dans cette région, ce qui encourage les réseaux de trafiquants, particulièrement le trafic des êtres humains, a affirmé le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, présent à la conférence de Rabat. La situation de désordre et d’insécurité qui prévaut en Libye était au centre des débats. La difficulté de contrôler les vastes étendues désertiques libyennes représente un danger pour tous les Etats environnants. Les armes sophistiquées qui ont été pillées des arsenaux de Kadhafi traversent actuellement les frontières libyennes. Elles se retrouvent à présent entre les mains de groupes extrémistes islamistes liés à Al Qaïda et de mouvements séparatistes qui traversent aisément les frontières entre la Libye, l’Algérie, le Niger, le Mali, le Tchad et même le Soudan.
Toutefois, la difficulté de coordonner les efforts des pays de la région demeure l’un des principaux obstacles pour mener une lutte efficace contre ces menaces. Ceci à cause des différends et des suspicions qui déchirent plusieurs Etats de la région. En particulier, le Maroc et l’Algérie, deux pays indispensables pour le maintien de la sécurité dans la région, mais qui demeurent opposés sur le différend autour du Sahara occidental. Laurent Fabius a cependant estimé que la présence de partenaires internationaux de poids à cette conférence est la preuve de « la mobilisation renouvelée de la communauté internationale » pour apporter une réponse aux défis dans cette région.