La capitale malienne est en ébullition depuis peu avec les rues de plus en plus occupées. Ami Kane aura échoué à nettoyer la cité alors qu’on faisait de Bamako un cadre « nettoyé » des occupants de l’espace public.
Janvier 2016, le Mali abritait le sommet Afrique-France. Un évènement qui a conduit à rendre belle la cité des 3 caïmans en revoyant le visage de notre cité commune. Cela passait par les déguerpissements des artères et plusieurs espaces afin d’avoir une visibilité « clean » comme souhaitée par le Président IBK. Argument trouvé pour faire face aux défis de la rue bamakoise qui affichait un triste visage. Cette opération de plusieurs mois qui mettra en avant la gouverneure Ami Kane a défait la chronique. Que de familles et jeunes démunis de leurs biens pour ne pas dire le gagne-pain quotidien. C’est ainsi que les espaces clés de la capitale, notamment Malitelda et Raïda ont été « assainis » manu militari. Au-delà des domaines publics, ils furent déguerpis des domaines privés car, les agents municipaux et corps habillés agissaient parfois sur abus de pouvoirs.
Depuis des mois, ceux qui ont été dégagés comme des malpropres sont revenus à leurs positions initiales. Le constat est effectif depuis le début de l’année 2018. Les alentours de l’Assemblée Nationale l’attestent si bien que les élus ont trouvé la solution d’un enclos gigantesque négocié à plus de 250 millions avec un élu de Koulikoro, selon des sources parlementaires. Au niveau de Malitelda, les vendeurs et revendeurs d’accessoires téléphoniques ont repris du service.
La cour du carrefour des jeunes ne contenait plus le monde recasé et le trop-plein débordait au fil des jours. Finalement, la ruelle allant à la prison centrale a été envahie comme auparavant.
Les mouvements dans tous les sens sont légions ainsi que les stationnements anarchiques d’engins et d’acteurs des lieux. Les étalagistes sont désormais de retour ainsi que les vendeurs ambulants. Le sentiment d’injustice qui avait pris forme ces temps-ci atteint donc son épilogue. Car, la grogne sociale provoquée par l’opération bulldozer d’Ami Kane eu raison de celle qu’on annonçait sur le départ depuis octobre 2017. Aucune réponse de rigueur de la Générale de police n’est d’actualité car, elle fut tout simplement désavouée. Si les municipalités étaient dans le viseur par la Gouverneure du District pour manque de collaboration, elle fut mise ne minorité au sortir des communales de novembre 2016. En effet, ceux sur qui elle comptait pour recaser les déguerpis étaient tous sur le départ et savaient leurs destins politiques clos à la Mairie.
Le nouveau corps d’élus municipaux est passé à autre chose et n’a pas fini de gérer ses problèmes internes. La preuve avec la présence d’Aboubacar Bah dit Bill à la tête de l’Association des Municipalités du Mali (AMM). Plus d’une année après les assises entre l’Afrique et l’hexagone, le visage de Bamako a bien changé. Plusieurs artères libérées facilitant la fluidité routière ne le sont plus.
Un tape à l’œil dans lequel aura excellé la seconde femme gouverneure de Bamako. En quelque sorte, en faisant croire à une action qui irait jusqu’au bout, on peut en déduire qu’Ami Kane faisait finalement sa propre promo en occupant tout le temps une bonne partie de l’espace médiatique nationale, pour en mettre plein la vue et l’ouïe au Président de la République. Il était même question d’un départ qu’elle aurait demandé se sentant trahie pour ne pas avoir été soutenue par les hautes autorités au vu des rues progressant désormais « à guichets fermés » plutôt « à espaces clos ».
S’il est vrai qu’Ami Kane a totalement zappé les cérémonies publiques, elle répond toujours aux sorties du Chef de l’Etat dans le corps constitué. Consciente des envahissements de Malitelda et de Raïda, elle se retrouve contrainte à évoluer dans l’ombre. Pourtant, au fil des mois, les déguerpissements faisaient l’unanimité. Cette opération créée à cet effet pour assainir la capitale, devait permettre à la Gouverneure de faire preuve d’innovation et de professionnalisme pour les résoudre. Désormais le défi reste celui des ordures avec Ozone, totalement à l’arrêt et à bout de souffle. La représentante de l’exécutif ne faisait donc que tourner en rond dans des activités qui relèvent plutôt du folklore, voire du blingbling. Allusion faite aux récépissés des mouvements tels que AN KO BOUA et BOUA TA BILA !
BAMOIS
Source: Nouvel Horizon