L’ancien international camerounais faisait partie des invités d’honneur de la finale de la 60è édition de la Coupe du Mali qui s’est disputée, le dimanche 28 juin au stade Modibo Keïta

L’Essor : Quelles sont vos impressions après la finale de la 60è édition de la Coupe du Mali ?
Rigobert Song : Nous avons assisté ce soir (dimanche, ndlr) à une très belle finale entre deux équipes qui ont produit un grand match.

Un match de coupe n’est pas facile à jouer et l’équipe stadiste n’a pas baissé les bras, au contraire, elle y a cru jusqu’à la dernière minute. Pour moi, c’est l’une des beautés du football, c’est-à-dire, avoir confiance en soi. Mes félicitations au Stade malien et je demande aux jeunes de Binga FC de continuer le travail, ils sont encore très jeunes et peuvent faire de belles choses dans le football malien, voire africain dans les années à venir.

L’Essor : Que pensez-vous de l’initiative de la Fédération malienne de football d’inviter des anciennes gloires du football africain et d’autres personnalités pour assister à la finale ?
Rigobert Song : Je suis très honoré et très fier d’avoir été invité par la Fédération malienne de football, j’avoue que je ne m’attendait pas à ça.

La Fédération pouvait inviter un autre joueur camerounais, mais son choix s’est porté sur moi. Sincèrement, j’en suis très touché et je remercie le comité exécutif de la Fédération du fond du cœur. Cela faisait plus d’une décennie que je n’avais pas mis pieds ici à Bamako et c’est grâce à cette bonne idée de Mamoutou Touré dit Bavieux que je retrouve la chaleur humaine des Bamakois qui me manquait. Une fois encore, merci à la fédération.

L’Essor : Quels sont vos souvenirs de la CAN 2002
Rigobert Song : Je m’attendais à cette question. Je garde des souvenirs grandioses de la CAN 2002. Dès mon arrivée à l’aéroport, j’ai tout de suite pensé au soir où nous avons remporté le trophée de la CAN contre le Sénégal après un match de folie. Avant cette finale, le Cameroun avait battu le Mali en demi-finale (3-0), ce jour c’était chaud pour nous les joueurs. Je suis très heureux de retrouver mon coéquipier de la sélection malienne, Bassala Touré.

Le football, c’est un vivre ensemble, il y a très longtemps que nous avons quitté les terrains et aujourd’hui on se retrouve, c’est une très grande joie de vivre ça. C’est comme si je me retrouve dans le jeu avec Bassala Touré. Je souhaite bonne chance à lui et à tous les anciens joueurs de la campagne 2002. La CAN 2002 a été une réussite à 100%. Tout a été parfait, du début à la fin de la compétition. Tous les pays participants ont aimé l’hospitalité malienne, tout le monde se sentait comme chez soi. C’est toujours un réel plaisir pour moi de retrouver le Mali.

L’Essor : Ya-t-il un joueur qui a retenu votre attention dans cette finale de la Coupe du Mali ?
Rigobert Song : J’ai été séduit par la qualité du jeu de tous les joueurs mais particulièrement celui qui m’a tenu en haleine presque toute la rencontre, c’est le milieu de terrain de Binga FC, Kassoum Coulibaly.

Ce petit a une grande capacité d’organiser et de pouvoir faire jouer ses coéquipiers. En plus, il est lucide dans ce qu’il fait. L’entraîneur de Binga FC a fait une erreur de sortir ce joueur, ce petit pèse lourd. S’il était resté, je pense qu’on allait assister à un autre match.

Je voyais les deux équipes en prolongations et même dans la séance des tirs au but, mais les Dieux du stade en ont décidé autrement. Concernant toujours Kassoum Coulibaly, j’invite les grands clubs au Mali à le suivre car ce petit peut devenir l’un des meilleurs milieux de terrain du Mali dans les années à venir. J’en suis sûr et certain.

L’Essor : Un mot sur les supporters.
Rigobert Song : Je suis très, très content de voir ce beau monde derrière les deux équipes, c’est comme si c’était l’équipe nationale du Mali qui jouait. Déjà à 200m du stade, on sentait la mobilisation et malgré la chaleur, les supporters ont pleinement joué leur rôle. Dès le coup d’envoi du match, ils ont commencé à chanter et à danser et c’est un grand plaisir de voir ce genre de spectacle dans le stade.

Ça fait oublier beaucoup de problèmes, notamment le stress, la dépression, j’en passe volontiers. Tout le monde est rentré content sur le plan de l’ambiance à part bien sûr les supporters de Binga FC. Mes remerciements à la population malienne pour son hospitalité et son amour à mon égard. Que la paix revienne au Mali, vive le Mali et vive le Cameroun !

Propos recueillis par
Djènèba BAGAYOKO