Décidément, la jeunesse malienne semble pris conscience de certaines réalités. De Kati, Kolokani en passant par Didiéni, les jeunes ont pris les choses en main pour exiger la rénovation de la route nationale (RN3). D’autres jeunes de Bamako et des régions veulent s’inspirer de ce mouvement afin de faire la pression sur le Gouvernement pour obtenir la réparation de leurs routes.
Si le Président de la République que, Ibrahim Boubacar Keita a promis que la jeunesse sera au cœur de son second quinquennat, cette déclaration débute mal. A peine installé et IBK et son gouvernement fait face à une révolte juvénile réclament la réparation des routes. Cette révolte à l’odeur « d’un ouragan de route » qui semble enliser tout le pays.
Au début, la jeunesse de Kati est sortie, le lundi dernier, pour exprimer leur ras de bol face à l’état désastreux de la route traversant la ville. Les jeunes en colère ont temporairement bloqué la route nationale (RN3) en brulant des pneus et plaçant des barricades. Il a fallu l’implication personnelle du gouverneur de la région de Koulikoro pour trouver un terrain d’entente. Cette réaction de la jeunesse a été payante car les travaux de rénovation ont aussitôt commencé dans la ville.
Ayant appris la nouvelles, les jeunes de Kolokani et Didiéni se trouvant dans la même situation, ont emboité le pas pour se faire entendre. Ils ont à leur tour bloqué la route nationale (RN3) au niveau de leurs localités. Aucun véhicule venant de Kayes ou venant de Bamako ne pouvait traverser ces localités depuis le mercredi dernier. Les jeunes sont clairs dans leurs revendications pas de circulation sans début de réparation de la route.
Si les tractations sont toujours en cours pour trouver un terrain d’entente entre les jeunes et le Gouvernement, d’autres jeunes de Bamako et des régions veulent réagir dans le même sens pour obtenir la réparation de leurs routes. Avec une telle allure, le mouvement risque de contaminer tout le pays. Ça sera don un véritable « Ouragan de route » au Mali.
Heureusement, le gouvernement semble prendre le devant. Depuis plusieurs jours, des travaux de rénovation des tronçons ont commencé dans plusieurs quartiers de Bamako. La jeunesse a donc gagné en optant pour la résistance. Une résistance
dont la jeunesse de Gao est un exemple dans ce pays. Pour rappel, les jeunes de la cité des Askia ont bravé les balles des djihadistes pour demander leur liberté. Comme disait Thomas Sakara : « Un esclave qui ne réclame sa liberté ne mérite pas qu’on s’apitoie sur son sort ». A travers cette révolte des jeunes, la réparation des routes est devenue désormais une obligatoire pour le gouvernement.
Aux dernières nouvelles les travaux de rénovation de la route Kati-Kolokani-Didieni seront lancés courant octobre 2018. Sur financement du budget national, le tronçon Kati-Kolokani-Didiéni sera entièrement réhabilité pour un montant de plus de 78 milliards de francs CFA. Ce projet est la première phase du processus de réhabilitation totale de la route Kati-Diema-Kayes-Diboli. Le démarrage effectif des travaux est prévu pour la fin de l’hivernage. Le département de l’équipement rassure les usagers que cette route fait partie des priorités du Gouvernement.
Y. Doumbia
Source: L’Indicateur du Renouveau