Les syndicats de la magistrature « déplorent » « l’attitude » du bâtonnier pour avoir transmis dans « une correspondance sur des éléments factuels de la grève au Premier ministre ». Ce dernier a saisi la Cour suprême sur la légalité de la grève.
Les syndicats de la magistrature sur les nerfs. En question : « un courrier confidentiel adressé au PM et aussi dans une lettre circulaire adressée à l’ensemble des Avocats du Mali, le Bâtonnier soutient que notre grève est illégale puisque selon lui nous refusons d’assurer le service minimum et que, aussi, nous sommes allés en grève sans avoir au préalable saisi le gouvernement d’un préavis », précisent les syndicats dans un communiqué conjoint. Et d’après eux , c’est sur la base de cette correspondance que le premier ministre a saisi la cour suprême pour apprécier la légalité de leur mouvement.
« Respect du service minimum »
Dans la correspondance en question, le bâtonnier rappelle à ses confères les démarches menées par son bureau afin de comprendre les raisons du mouvement dont pour lui « les cabinets d’avocats et clients sont victimes ». Après toutes ces démarches le bâtonnier conclura dans sa correspondance que « la grève illimitée n’a pas respecté le délai de préavis ». Pour cela, il souhaite « le respect du service minium ». Selon un avocat, qui a voulu garder l’anonymat « si le service minium était respecté on aurait dû tenir des audiences correctionnelles comme la loi le prévoit ». A l’en croire, le bâtonnier « a voulu seulement informer ses militants des mesures prises par son bureau ».
Avec cette guéguerre entre les magistrats et le représentant des avocats , la grève vient de prendre une tournure inattendue. Les syndicats de la magistrature ne s’essoufflent pas et continuent de galvaniser leurs militants « Le SAM et le SYLIMA rassurent leurs preux militants de l’engagement et de la détermination des Syndicats à faire aboutir les revendications légitimes de la corporation. » Ils ont tenu dans leur communiqué des mots graves « Le SAM et le SYLIMA expriment leur incompréhension et surtout leur indignation face à cette attitude du Barreau puisque les avocats relèvent de la grande famille judiciaire. »
Et avant de relativiser « Le SAM et le SYLIMA invitent les magistrats à s’abstenir de toute confusion puisque tous les avocats ne sont pas comptables de ces propos. »
Le regard est désormais tourné vers la Cour suprême pour statuer sur la légalité d’une grève aux conséquences multiples.
Yehia Mahmoud
Source: L’Indicateur du Renouveau