Pour Dr Allaye Niangaly, enseignant – chercheur à l’université de Bamako, il faut nécessairement passer vers une « quatrième République». Selon lui, au moment de l’élaboration de la constitution de 1992, il y’avait des réalités qui ne sont aujourd’hui plus conciliables avec l’évolution de la société malienne.
Cette révision est une nécessité qui avait d’ailleurs été la priorité de tous les Présidents démocratiquement élus de 1992 à aujourd’hui, notamment les présidents Alpha Oumar Konaré, Amadou Toumani Touré et Ibrahim Boubacar Keita qui ont tous successivement initié des projets de réforme constitutionnelle sans succès.
Il convient donc que cette révision devient aujourd’hui plus que nécessaire, surtout avec la recrudescence de crises sociopolitiques au Mali. Une crise qui prend de plus en plus une proportion inquiétante malgré le changement du régime dénoncé par la plupart de la classe politique malienne. Le peuple réclame une refondation même de l’État.
En effet, pour ce juriste interrogé par studio Tamani : « Quand on parle de refondation de l’État, surtout en matière constitutionnelle, il n’est pas question de réviser, mais plutôt élaborer une nouvelle constitution ».
Et selon lui, l’élaboration d’une nouvelle constitution est l’œuvre du pouvoir constituant originaire qui doit rédiger une nouvelle constitution et le soumettre à l’appréciation du peuple. C’est le peuple qui doit, selon lui, approuver cette proposition de révision à travers un referendum comme ce fut le cas en 1992.
Mais, la particularité pour ce besoin de changement en quatrième République, selon lui, est qu’il doit tenir compte des réalités de la société malienne : « Il faut aller vers une quatrième République, parce que les réalités d’antan ne sont plus conciliables avec celles d’aujourd’hui » a indiqué l’enseignant-chercheur Allaye Niangaly, avant d’ajouter qu’ « il ne faut pas élaborer une nouvelle constitution en calquant sur les autres constitutions, notamment les constitutions occidentales. Il faut aller vers l’élaboration de ce qu’on appelle une constitution made in Mali »
Selon lui toujours, c’est seulement ce qui permettra au Mali de faire face aux problèmes auxquels il fait face aujourd’hui : « faire le diagnostic pour savoir quelles sont les dispositions qu’il faut ici, au Mali, à l’image de la charte de Kouroukanfouga. Une charte qui est considérée comme la première constitution au monde même si elle n’est pas écrite ».
Issa Djiguiba
Source: Le Pays– Mali