Déclenchée depuis le 10 janvier dernier suite à l’Assemblée générale du Comité exécutif de la Fédération Malienne de Football (CE/Femafoot), la crise du football malien est loin de connaître son épilogue. C’est le constat qui se dégage après le rapport du Pool de médiation mis en place par le ministère des Sports et le Comité national Olympique et sportif du Mali (Cnosm).
«…au cas où cette crise perdure encore, l’Etat sera amené à prendre ses responsabilités». C’est la conclusion faite par ministre des Sports Housséini Amion Guindo qui répondait, la semaine dernière, à une interpellation des élus nationaux sur la crise qui mine actuellement le football malien. Une énième menace du premier responsable des sports du Mali qui semble n’avoir plus cure pour décrisper la situation. Sa formule jusque là irresponsable parviendra-t-elle à amener les différents protagonistes à s’entendre, à se parler pour sauver le football malien et l’avenir des enfants qui le pratique. Le ministre va-t-il enfin cesser de tourner en rond pour éviter au football malien une suspension des instances du football international.
Une chose est sûre, il y a péril en demeure. Et la crise s’éternise. L’indifférence du ministre éloigne de plus en plus le bout du tunnel. Loin du bout du tunnel, bien que le Collectif des Ligues et Clubs Majoritaires (CLCM) ait organisé une Conférence de presse jeudi dernier à la MP pour donner sa position par rapport aux propositions du Pool de Médiation. Pour le CLCM, la résolution passe par des concessions de part et d’autres. « Nous sommes d’accords sur les points comme la reconnaissance d bureau de Boubacar Baba Diarra issu de l’Assemblée générale élective de 2013 à Mopti, comme sur la recommandation portant sur la gestion financière de la Femafoot ou du retour des clubs relégués en D2 et la levée de toutes les sanctions, favorable aussi à l’organisation d’une nouveau tournoi de montée », déclare le CLCM. Par contre, le réserves aux propositions du pool de médiation, le CLCM portent sur deux points : la reprise de l’élection du président de la ligue de Bamako et l’organisation d’une assemblée générale extraordinaire avant- janvier. Selon lui, le seul bureau légal reste celui de Boubacar Monzon Traoré. Il a souhaité aussi l’organisation du tournoi de montée en première division soit faite en décembre pour permettre aux quatre équipes qui seront sacrées championnes de participer à l’AG extraordinaire. «Si chacun accepte de faire des concessions, on est sûr que la crise sera bientôt derrière nous», conclu le CLCM.
Loin du bout du tunnel, car au moment où nous sous presse cet article, le BE de la Femafoot qui devait se réunir selon le secrétaire général Yacouba S. Traoré pour donner sa réponse, était attendue. Même si on ne doute point qu’elle le fera, ce sera fait sera fait sans réserve ? L’on verra. Mais avant, l’on une question ne cesse de tarauder les esprits. Les deux camps (Femafoot et CLCM) accepteront ils les réserves formulées par l’une et l’autre partie ? Bien malin qui affirmera positivement vu le fossé de guerre qui s’est installé entre eux.
Si la Femafoot venait à faire des réserves aussi comme le CLCM, que Dieu nous préserve, le Pool de médiation sera appeler encore à prendre encore très rapidement son bâton de pèlerin pour faire revenir le plus rapidement possible, les deux camps sur une position d’entente pour l’intérêt du Mali.
En tout cas le temps presse. Il presse pour les fans du football regagné les stades vibré la prestation des clubs; il presse pour les clubs qui doivent représenter le Mali dans les compétitions des clubs africaines; il presse pour l’équipe nationale locale qui doit prendre part aux CHAN 2016 au Rwanda; il presse pour les joueurs de retrouver chaque jour les gazons pour étaler leurs talents tant au Mali, que sous d’autres cieux.
Finira-t-on à l’implication de l’Etat ? En tout cas, si c’est le cas, l’on doit s’attendre à des conséquences néfastes. Car, disons le sans ambages, le pays sera sanctionné. Ce qui lui privera de faire les éliminatoires, être dans les rendez-vous africain, mondial, etc., et forcement chuté dans le classement mondial.
Il faut rappeler que les 6 recommandations du pool de médiation concernent : l’existence et la reconnaissance du comité exécutif de la Fémafoot dirigé par le général Boubacar Baba Diarra ; la levée de toutes les sanctions qui frappent les personnes physiques et morales (clubs et dirigeants) ; le retour en Ligue 1 des clubs relégués avec un accompagnement financier de l’Etat ; la gestion du football malien, en bon père de famille dans un esprit consensuel en évitant tout acte d’exclusion ; la gestion transparente des ressources financières et le respect de l’éthique sportive à tous les niveaux et la reprise des élections de la Ligue de Bamako sous la supervision du Comité olympique, du gouvernorat et de la direction régionale des sports.
Hadama B. FOFANA
Source: Lerepublicainmali