Les deux candidates de droite avaient demandé des représailles diplomatiques, dans la foulée de la décision de la junte malienne d’expulser l’ambassadeur français du Mali.
Lors de son traditionnel point-presse à la sortie du Conseil des ministres, Gabriel Attal s’est payé Valérie Pécresse et Marine Le Pen, qui avaient demandé le renvoi de l’ambassadeur du Mali en France. Problème : “Il est parti depuis deux ans”, a noté le porte-parole du gouvernement, mercredi 2 février.
“Un minimum d’intérêt pour ce dossier aurait permis de savoir que nous n’avons plus d’ambassadeur du Mali en France”, a t-il lancé, en réponse aux sorties médiatiques des deux candidates. “La quête d’une stature présidentielle ne justifie pas l’improvisation sur notre politique étrangère”, critique t-il.
“Je ne comprends pas : qu’est-ce que l’ambassadeur du Mali fait encore en France? Le Mali vient d’expulser l’ambassadeur français”, avait lancé Valérie Pécresse sur Cnews. “Je pense qu’il faut immédiatement renvoyer l’ambassadeur du Mali, qui devrait déjà être dans l’avion”, avait pour sa part estimé Marine Le Pen, à l’antenne d’Europe 1.
Après l’expulsion de l’ambassadeur de France au Mali par la junte au pouvoir, l’opposition est quasi unanime en faveur d’un désengagement progressif de ce pays d’Afrique de l’Ouest et a obtenu un débat au parlement en pleine campagne présidentielle. “Le Parlement évidemment mérite d’être parfaitement informé” et “le gouvernement organisera un débat” sur “ce sujet extrêmement important”, a annoncé mercredi le Premier ministre Jean Castex au Sénat, pressé par l’opposition qui a dénoncé une “humiliation”.
À 67 jours du premier tour, la situation au Sahel s’est invitée dans la campagne, dans un contexte d’extrême tension entre Paris et Bamako depuis un premier putsch en août 2020 puis en mai 2021, sur fond de déploiement de mercenaires russes dans ce pays du Sahel et après le renvoi du contingent danois de l’opération internationale antijihadiste Takuba. Engagée militairement contre le terrorisme au Mali et au Sahel depuis 2013, notamment avec les forces Barkhane, “la France a perdu une influence folle en Afrique”, estime Marine Le Pen, pour qui le comportement du Mali doit susciter “une réponse extrêmement ferme” de la part de Paris.
Source: orange