Après une première tentative infructueuse de renouvellement du bureau de la section Commune VI de l’ADEMA, les délégués, dans un cafouillage général, ont fini par mettre en place le samedi 26 avril, au Centre Olympa Africa de Banankabougou, un bureau dirigé par Mahamane Touré, un ancien chargé de mission du ministère de la Famille, proche de Mme Alwata Ichata Sahi. C’était en présence de l’ancien député Témoré et Kalifa Abba Dicko, désignés superviseurs par les dirigeants du parti.
Le bureau intérimaire de la section commune VI de l’ADEMA était dirigé par l’ancien ministre Harouna Cissé. Son mandat étant expiré et dans la perspective du prochain congrès prévu en août 2014, la mise en place d’un nouveau bureau s’imposait. Deux clans étaient en présence : celui de Harouna Cissé supposé favorable à Moustaph Dicko, candidat pressenti à la tête du parti et le clan de Mahamane Touré, favorable à Tiémoko Sangaré, l’actuel président intérimaire du parti rouge et blanc. Vu l’antagonisme entre les deux groupes, la réunion du 12 avril n’a pas pu élire le nouveau bureau, des actes de violences ayant émaillé la rencontre. Une commission de conciliation devait travailler pour rapprocher les deux clans pour éviter des empoignades. Le Comité exécutif a alors désigné Témoré Tioulenta et Kalifa Abba Dicko pour concilier les clans et superviser une nouvelle conférence de renouvellement du bureau. Un doyen d’âge a été désigné, Mandiou Diarra de la sous-section de Sokorodji pour diriger les travaux.
A la rencontre du samedi 26 avril, en l’absence de plusieurs délégués, le doyen a demandé une suspension de séance pour des concertations afin d’aller vers un bureau consensuel. Il n’a pas été suivi. Après plusieurs conciliabules, des pressions, des manipulations diverses et des prises de bec entre Kalifa Abba Dicko et Amadou Sora, les proches de Harouna Cissé ont été mis à l’écart pour désigner au forceps Mahamane Touré à la tête de la section commune VI.
Joint par nos soins pour en savoir plus, l’ancien député Témoré Tioulenta a déclaré qu’il a été dûment mandaté par le Comité exécutif du parti et, compte tenu de l’agenda fixé, il n’était pas question de reporter encore cette conférence de renouvellement. « Le quorum était atteint, les délégués absents avaient envoyé des procurations, il fallait aller jusqu’au bout dans les règles de l’art. C’est ce qui a été fait « , nous a-t-il expliqué.
Et un autre délégué de déclarer : » C’est Tiémoko Sangaré qui est à la base de cette manipulation pour placer Mahamane Touré à la tête de la section. Nous n’accepterons pas ce hold up. Le CE ne l’acceptera pas. Ils font tout pour détruire ce parti. Cela ne marchera pas « .
Il faut rappeler que convoquée pour le samedi 12 avril 2014, la mise en place du bureau de la Section VI ADEMA/PASJ du District de Bamako s’est terminée en queue de poisson, avec des heurts ponctués de jets de pierre entre militants de la Section au centre Olympa Africa de Banankabougou, comme d’habitude.
Le parti de l’abeille solitaire a du mal à se remettre de la crise née de la désignation de Dramane Dembélé comme candidat de l’ADEMA à la présidentielle de 2013. L’ADEMA, qui tente désespérément de recoller les morceaux, a entrepris un renouvellement de ses structures de base, en vue de son prochain congrès, que certains observateurs qualifient à l’avance de congrès de tous les dangers. Dans cette perspective, la Section VI de la Ruche avait rendez-vous samedi dernier avec l’histoire pour désigner le successeur du tout puissant et inamovible Yacouba Diallo, tombé en disgrâce après le coup de force du 22 mars 2012.
L’ancien ministre du Développement social, Harouna Cissé, qui assurait déjà l’intérim de Yacouba Diallo, croyait en ses chances de prendre les rênes de la section. Mais c’était sans compter avec la détermination de certains militants, qui ont concocté un bureau dirigé par un inconnu du nom de Mahamane Touré. L’annonce de ce bureau provisoire, dans lequel Harouna Cissé ne se retrouvait que comme secrétaire aux conflits, a provoqué l’exacerbation d’une frange importante des délégués venus à cette conférence de section.
Dans le tohu-bohu qui a suivi, certains militants ont tout simplement basculé dans la violence comme moyen d’expression, en jetant des pierres. Devant une telle situation, les délégués du Comité Exécutif du parti, venus superviser la réunion, ne pouvaient que constater les dégâts.
Bruno D SEGBEDJI
Source: L’Indépendant