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Rencontre avec le Professeur Abdoulaye Niang du centre « Sènè » et de « Joko Ni Maaya » : « IBK n’en fait qu’à sa tête et la forfaiture du chef du gouvernement aidant», remarque le Président du centre « Sènè ».

Cet homme avisé, non moins chercheur à la carrière internationale bien remplie, évoque sans ambages le Remaniement ministériel du 24 septembre, le bilan de deux années de gestion d’IBK, l’application de l’accord d’Alger, la célébration de la fête de l’indépendance, les raisons de la présence française au Mali et la mise sous tutelle onusienne de notre pays et toutes les conséquences qui y découleront les jours à venir si le peuple malien ne se mobilise pas pour faire front commun. En tout cas, ce cadre supérieur, chercheur de son état, met en garde le Chef de l’Etat, à se ressaisir pendant qu’il est temps. Nous l’avons rencontré pour vous. Entretien. 
Mali Demain : Quelle analyse faites-vous du remaniement du 24 septembre dernier ?
Il y a eu un réajustement ministériel

ibk president republique mali Ibrahim Boubacar KeïtaPr Abdoulaye Niang : C’est plutôt un réaménagement pour annoncer un remaniement ministériel et non un remaniement ministériel et surtout que cet acte du Chef de l’Etat est une indication forte du seuil de l’instabilité qui atteint un niveau qui demande la mobilisation générale dans l’esprit de l’article deux de la loi 04-051 du 23 novembre 2004 portant organisation générale de la défense nationale. Cette mobilisation devrait être l’occasion d’interpeler le Président de la République pour l’organisation de l’administration selon le système de défense stratégique des nations qui ne peut être efficace avec trente et un (31) ministres pour une meilleure gestion de la richesse publique et pour une efficience dans la défense de la Nation.
Encore, une fois de plus, la famille a été privilégiée
Le nombre de départements, ne saurait dépasser seize (16) et une répartition indicative serait de deux départements pour la défense militaire a savoir : le Ministère de la Sécurité et celui de la Défense. Huit ministères pour la défense économique et pour la défense civile, six (06) ministères. Du point de vu des hommes, il est évident que le critère d’efficience n’est pas observé au profit de la famille.
Victoire du Général Sada Samaké !!!
Le départ du Général Sada Samaké est certes une victoire pour lui car il s‘était donné comme mission de ne pas vivre un coup d’état pendant qu’il est ministre. Il est tout de même étonnant que ce n’est que deux ministres qui sont sortis, alors que le 17 juillet dernier, lors d’une conversation avec les notabilités de Bamako et le Haut Conseil Islamique (HCI), le Président IBK aurait sévèrement jugé les ministres pour manque de performance et de mauvaise gestion sociale et culturelle. Que comprendre dans le choix de ces hommes ?
Mali Demain : Que pensez-vous des deux années passées à Koulouba par IBK ?
IBK s’est auto-évalué…
Pr Abdoulaye Niang
: Je pense qu’IBK s’est auto-évalué lorsqu’il dit d’un coté qu’il « était ivre de joie à Abuja » et lorsqu’il aurait appris parmi ses pairs que le Mali est d’une excellente performance en matière de croissance économique globale et dans la même période, il serait étonné à Kolondiéba, que le peuple malien est dans un dénouement total pour cause d’insécurité humaine et sociale.
IBK gouverne en ignorant les avis des chercheurs maliens
En qualité de Président de la République, il aurait du immédiatement cherché les chercheurs pour expliquer ce fossé de globalisation co-entreprenariat caractérisé par un  développement économique excellent et un développement humain médiocre. Cette situation devrait être cause d’un remaniement ministériel profond pour combler le fossé et d’avoir recours à la loi IBK et pour s’attaquer aux causes profondes. Rien de tout cela n’a été pris en compte. Quel dommage ?


Place à la tyrannie du statuquo…

Mais malheureusement, la tyrannie du statuquo est l’obstacle à notre progrès commun. En vérité, le Mali du point de vu développement humain, ne dépasse que le Niger et se trouve dans les cinq dernières place du monde. En clair, notre pays et le printemps africain qui coïncide avec l’avènement d’IBK au pouvoir, offre une opportunité extraordinaire qu’aucun Président de la République et ailleurs en Afrique, n’a eue. Mais il se trouve que le locataire de Koulouba fait fit de tout cela et pense pouvoir relever les défis par sa méthode actuelle ? Cela est une grosse erreur qu’il doit immédiatement corrigée. (Visage serré et points fermés).
IBK doit se servir de l’opportunité qui s’offre à lui
Notre espoir est pour IBK de ne pas faire perdre le Mali cette opportunité d’être à la base du relèvement de l’Afrique comme une union d‘Etats : « plus responsables ; comptables en capacité de réponse à la demande du citoyen pour les trois R à savoir : La dignité retrouvée ; la grandeur de la société restaurée ; la croissance économique globale relancée selon la vision de globalisation du co-entrepreneuriat à Prospérité partagée dans la stabilité, la paix et la sécurité ».
Inaction de l’administration et la forfaiture du Chef du gouvernement
Face à l’inaction de l’administration, sinon la forfaiture du Chef du gouvernement dans l’esprit de l’article 20 de la loi IBK, la coordination nationale de veille stratégique et citoyenne, branche Mali, appelle à la mobilisation générale pour la relance de la croissance économique dans les secteurs de l’or, de l’agriculture, des services de téléphonie mobile selon la vision de globalisation du co-entrepreuneuriat. Cette action citoyenne est conforme à l’interpellation de la communauté internationale que le relèvement du Mali et de l’Afrique devrait se faire sous la prééminence du Mali indiquée dans un premier temps dans la résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies 2100 (2013) et 2227 (2015).
Mali Demain : L’accord d’Alger a signé. Qu’est ce qui a changé ?

L’accord n’a subi que son sort…
Pr Abdoulaye Niang :
L’accord d’Alger n’a subi que son sort d’aller d’une crise à une autre. Pour illustrer, l’accord se trouvait dans la crise de formation du Comité de suivi des organes, il s’est ajouté à la crise d’Anéfis 1, suivi de celle d’Anéfis 2, et aussi de la déclaration du représentant spécial du Secrétaire Général sur la plate-forme. En clair, l’accord d’Alger est mort né puisque très difficile à être appliqué. C’est un document sciemment élaboré pour ne pas être mis en œuvre, cela avec toutes les conséquences graves pour le pays.
Huit mois de conversations entre le gouvernement et membres de l’ingénierie internationale
Pourquoi somme-nous à ce niveau ? Parce que nous avons passé huit mois de conversations entre le gouvernement et membres de l’ingénierie internationale sans recours à l’analyse des causes profondes des relations sous-jacentes pour déterminer les problèmes et par conséquente la solution ou les solutions.
Un accord pour la réconciliation entre le Sud et le Nord est une erreur grotesque…
Un accord pour la réconciliation entre le Sud et le Nord est une erreur grotesque car la réconciliation se situe entre groupes sociaux au sein de la communauté de localité de Kidal dont certains des membres sont armés et se livrent une lutte pour préserver les droits économiques face à la menace des groupes assujettis pour l’inversion de ces droits.
L’accord d’Alger mis-en mal par la résolution 2227
L’accord d’Alger pour la paix a été mis en mal par la résolution 2227 qui dit désormais que : « les agents à la base de la rupture de paix qui sont les narcotrafiquants, les terroristes, les jihadistes, en sont les cibles d’une mission pour la stabilisation du Mali. En vérité, la mission de stabilisation est une mission déguisée en attente de l’éclatement  de la fédération entre l’Etat de l’Azawad et le reste du Mali pour servir de force d’interposition mais aussi, pour aider à l’administration d’un nouvel Etat comme dans le cas du Timor de l’Est (Asie).
Le risque d’une déclaration de souveraineté…
Le risque que court le reste du Mali, est la déclaration de souveraineté du territoire occupée par la plate-forme face à la menace souvent adressée à ses dirigeants. Le risque est grand pour le reste du sud de se voir divisé en plusieurs autres petits Etats. C’est pour cela que la mobilisation générale s’impose et tout de suite.


Mali Demain : Quel sens donnez-vous à la présence de l’armée française au Mali?
La présence de l’armée française au Mali, est une grosse erreur stratégique
Pr Abdoulaye Niang :
L’armée française a cherché à être au Mali et elle est sur notre territoire. Ce qui constitue une grosse erreur stratégique. La France puissance mondiale que Danielle Mitterrand disait en on temps que : « Cela ne veut rien dire » va être prouvé au Mali sous peu. Le jeu de la France en Afrique est pour le redressement productif qui passe par son renouveau minier fondé sur l’or. La France ne sera pas dans l’or de l’Afrique selon sa logique de contrôler la co-entreprise de production d’or à un niveau qui permet de répondre à la demande des Chefs d’Etat qui se plaignent des entreprises multinationales existantes car très peu dans le profit.
La France n’arrivera pas à répondre à la demande du Conseil de Sécurité
Le redressement productif de la France repose aussi sur la guerre commerciale qui demande l’expertise française et les équipements français. Aujourd’hui, la France n’est plus aimée par les ressortissants des communautés de localité qui sont victimes de cette guerre commerciale portant sur la drogue, les migrants économiques, les armes. Ce qui en réalité mettra en mal l’ambition de la France d’être le gendarme de l’Afrique car, en plus du fait que les communautés de localité ne les aiment pas, la France fait face à un ennemi : les jihadistes et l’obstacle de la distance et du climat. Une France qui n’arrivera pas à répondre à la demande du Conseil de Sécurité, d’assurer la sécurité au Sahara ou au Mali, se verra discréditée parmi « ses amis » de longue date tels que: l’Allemagne et l’ANGLETERRE au sein de l’UE et les USA, la Chine et la Russie, au sein du Conseil de Sécurité. Cette chute de la France,
ouvre la voie pour le relèvement de l’Afrique sous la vision de la globalisation du co-entrepreneuriat à prospérité partagée dans la stabilité, la paix et la sécurité.
Mali Demain : Dans ce contexte, que vous dis la célébration de la fête d’indépendance du Mali ?
Cinquante-cinq années de déficit d’espoir…
Pr Abdoulaye Niang :
Je crois que les cinquante cinq années d’indépendance à l’état actuel du Mali, montre le déficit d’espoir, c’est une perte d’illusion. Mais IBK ne saurait seul prendre la responsabilité. Elle est partagée par nous tous sans exception. Mais il est seul comptable devant l’histoire. Et c’est sous lui que la France est retournée à Tessalit suite à un accord bilatéral au lieu d’un accord multilatéral pour le retour de l’armée française dans cette partie du territoire national.
IBK est le seul comptable que le Mali soit sous tutelle onusienne
Il est le seul comptable du fait que le Mali reste sous tutelle des Nations Unies malgré que des initiatives des fils du Mali puissent nous extirper de cette tutelle mais, il reste insensible à leur offre tout comme à l’interpellation de la communauté internationale que la sortie de crise est de la responsabilité des autorités maliennes.
Mali Demain : Un appel ?
Pr Abdoulaye Niang :
Nous appelons à la mobilisation générale de la population à l’initiative de la coordination nationale de veille stratégique et citoyenne courant octobre, pour amorcer le relèvement durable de l’Etat.
Propos recueillis par Bokari Dicko

source : Mali Demain

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