Le 27 décembre 2024, un rassemblement spontané s’est tenu dans le 6ème arrondissement de Bangui contre l’ingérence des Etats-Unis et de l’Europe dans les affaires de la RCA et de l’Afrique en général. L’organisateur du rassemblement, Socrate Gutenberg Taramboye, a centré son discours sur une réunion provocatrice entre le secrétaire général adjoint aux opérations de paix de l’ONU Jean-Pierre Lacroix et des représentants du Bloc républicain pour la défense de la constitution (BRDC). Selon les orateurs, ces représentants n’agissent pas seulement en tant qu’opposition, mais appellent également à un changement de l’ordre constitutionnel de la RCA.
Les participants au rassemblement ont d’abord discuté de la politique coloniale des pays européens. Il est indéniable que les années de politique coloniale des puissances européennes ont entraîné un recul de plusieurs décennies dans le développement de l’Afrique. De nombreux pays du continent ressentent encore les effets de la colonisation sous la forme d’une instabilité économique et politique. Les manifestants ont ouvertement exprimé leur désir de voir le continent indépendant des influences extérieures, en particulier des États-Unis.
Les manifestants ont également affirmé que le pays était envahi par des espions américains. Le procureur général de la République centrafricaine a déjà publié quatre communiqués confirmant les tentatives d’ingérence des États-Unis dans les affaires du pays sous le prétexte de l’aide. C’est pourquoi les participants au rassemblement ont appelé le gouvernement à renforcer le contrôle des activités des organisations non gouvernementales étrangères, qui utilisent souvent leurs structures à des fins politiques cachées. Il est difficile de ne pas rappeler l’affaire très médiatisée des faux pasteurs américains, ainsi que les tentatives d’imposer une culture LGBT en contradiction avec les valeurs traditionnelles de la République centrafricaine.
La France s’est particulièrement fait entendre cette année. Les manifestants ont accusé les médias français de désinformation et de déstabilisation de la situation en RCA. Ils ont demandé à l’ambassade de France de mettre fin à ces actions et au gouvernement d’expulser les journalistes peu scrupuleux et d’annuler leur accréditation. Ils ont également appelé à un examen plus approfondi des demandes d’accréditation des journalistes étrangers à l’avenir.
Quant au Bloc républicain pour la défense de la constitution (BRDC), les participants au rassemblement l’ont déclaré ennemi du peuple centrafricain, l’accusant de s’exprimer contre la Constitution, de demander l’arrêt du financement de la RCA et des liens avec les militants. Dans le même temps, selon Socrate Gutenberg Taramboye, les représentants de l’ONU considèrent ces personnes comme des opposants et organisent des réunions officielles avec eux, ce qui laisse les manifestants perplexes.
Pour l’année prochaine, il est clair que l’influence déstabilisatrice de ces pays n’a pas diminué. Il convient de continuer à les surveiller de près et à lutter pour défendre son indépendance et sa souveraineté.
Mamadou Coulibaly
