Le monde musulman est encore sous le choc de la bousculade survenue à la Mecque jeudi, et qui a fait des centaines de victimes. Le dernier bilan provisoire donné samedi par le ministre saoudien de la Santé, Khaled al-Faleh, fait état de 769 morts et 934 blessés. Le drame est survenu le jour la grande fête musulmane de l’Aïd al-Adha, à la Mecque, plus précisément dans la vallée de Mina, lors du rituel de la lapidation de la stèle symbolisant Satan.
Des pèlerins maliens font hélas, partie des victimes. Et au Mali l’attente a été d’autant plus angoissante qu’à la date d’hier, l’on ne connaissait ni le nombre des victimes maliennes, encore moins leur identité.
Dans un communiqué lu vendredi sur les antennes de l’ORTM, le gouvernement assurait que « les responsables de l’encadrement des pèlerins et les services diplomates et consulaires du Mali en Arabie Saoudite sont à pied d’œuvre pour obtenir des informations précises relatives aux pèlerins maliens » et que « dans cette attente le gouvernement appelle à la patience et à la foi des citoyens qui seront régulièrement informés de l’évolution de la situation ». Le communiqué précisait que « le président de la République et le gouvernement présentent leurs condoléances les plus attristées à la communauté musulmane endeuillée et souhaitent un prompt rétablissement aux blessés ».
Toujours vendredi, le ministre de l’Économie numérique, de l’Information et de la Communication, Porte-parole du gouvernement, Choguel Kokalla Maïga, invité au journal télévisé de l’ORTM lisait un décret portant sur l’observation d’un deuil national de 3 jours en hommage aux victimes. Le deuil débutait vendredi 25, septembre à minuit pour prendre fin aujourd’hui à minuit. Pendant cette période, tous les drapeaux sont mis en berne.
Répondant à une question sur le nombre des victimes maliennes, le ministre Maïga a indiqué que « nous ne pouvons pas dire pour le moment avec exactitude quel est le nombre de nos compatriotes qui ont perdu la vie. Nous attendons la fin du travail d’identification des corps par les autorités saoudiennes pour nous prononcer ». Et le ministre de l’Économie numérique, de l’Information et de la Communication, Porte-parole du gouvernement d’ajouter que « le temps du gouvernement est différent du temps des médias ».
Hier, l’on apprenait que le ministre des Affaires religieuses et du Culte, Thierno Oumar Hass Diallo a été dépêché en Arabie Saoudite en rapport avec la situation.
En ce qui concerne les circonstances du drame, l’on sait que la bousculade a été provoquée par un mouvement de foule, survenu à l’intersection des rues 204 et 223, entre Mina et le site de Jamarat, où les pèlerins se doivent de jeter 49 ou 70 petits cailloux sur trois stèles représentant Satan.
C’est la rencontre des fidèles dans la vallée de Mina, entre deux véritables marées humaines – la première quittant l’une des stèles, la seconde arrivant en sens inverse -, qui a provoqué la catastrophe.
La collision s’est produite près du pont de Jamarat, érigé au cours de la dernière décennie pour un coût de plus d’un milliard de dollars (près de 500 milliards de Fcfa) et qui était censé améliorer la sécurité. D’un kilomètre de long, il ressemble à un parking et permet à 300 000 pèlerins d’accomplir le rituel.
Rappelons que c’est le second accident qui endeuille le Hadj de cette année. Déjà, le 11 septembre, 109 personnes dont notre compatriote, le grand prêcheur El Hadj Issa Sacko dit « Karamoko Bèfô », avaient péri dans l’effondrement d’une énorme grue de construction. Un effondrement provoqué par des vents violents sur le chantier d’agrandissement de la Grande mosquée à la Mecque.
S. TANGARA
source : Essor