Manuel Valls, candidat déclaré à l’élection présidentielle, a remis sa démission et celle de son gouvernement mardi matin à François Hollande. Il a été remplacé par Bernard Cazeneuve, qui a formé son nouveau gouvernement.
L’entretien a duré 35 minutes. Mardi matin, peu avant 8h30, Manuel Valls a officiellement remis sa démission et celle de son gouvernement à François Hollande, après s’être lancé officiellement lundi soir dans la course de la primaire organisée par le PS. C’est Bernard Cazeneuve qui a été nommé à sa place. Un (petit) remaniement ministériel a suivi.
Les principales informations Manuel Valls a remis sa démission peu avant 9 heures
Bernard Cazeneuve est nommé Premier ministre. La passation de pouvoir avec Manuel Valls est prévue à 16 heures
Bruno Le Roux le remplace à l’Intérieur, André Vallini et Jean-Marie Le Guen échangent leur poste
15h54: Bernard Cazeneuve en route pour Matignon. Le cortège de Bernard Cazeneuve a quitté la place Beauvau dans le 8e arrondissement pour l’hôtel de Matignon, sur la rive gauche de la Seine où doit se dérouler la passation de pouvoir. En milieu de journée, le futur Premier ministre a déjeuné avec François Hollande.
14h40 : Les travaux à l’Assemblée suspendus. La séance des questions au gouvernement de mardi à l’Assemblée a été annulée après le changement de gouvernement et dans l’attente de la passation de pouvoirs à Matignon, les débats pourraient ne reprendre que dans la soirée, selon des sources parlementaires. “Mes chers collègues, nous avons appris ce (mardi) matin la nomination d’un nouveau gouvernement. Dans ces conditions, chacun comprendra que nous ne tenions pas aujourd’hui de séance de questions au gouvernement”, a expliqué le président de l’Assemblée Claude Bartolone. “J’imagine votre déception”, a-t-il encore lancé sur le ton de la plaisanterie à l’attention de la droite. Certains députés LR avaient chantonné peu avant: “Et ils sont où, et il est où le gouvernement?”
Une conférence des présidents de l’Assemblée, réunissant autour de Claude Bartolone, les chefs de file des groupes politiques et présidents des commissions, doit également se réunir en milieu d’après-midi en présence du nouveau secrétaire d’État aux Relations avec le Parlement, André Vallini. Sera alors fixé l’ordre du jour, possiblement remanié pour examiner plus rapidement que prévu la prolongation de l’état d’urgence post-attentats, qui tomberait sinon automatiquement dans 15 jours du fait de la démission du gouvernement Valls.
14 heures : La droite plus douce que la gauche avec Cazeneuve. Une fois n’est pas coutume, les réactions politiques à droite sont moins violentes qu’à gauche après une décision de François Hollande. Thierry Solère, proche de Bruno Le Maire et pressenti pour être porte-parole de François Fillon, a ainsi dit faire “confiance” au nouveau Premier ministre “pour, dans les cinq mois qu’il reste jusqu’à l’élection présidentielle, travailler avec dignité pour la continuité de l’action de l’État”. “Je lui donne le crédit de la dignité.” Philippe Gosselin, député LR de la Manche, a salué un choix “relativement consensuel”. “C’est un homme qui a des qualités d’homme d’État indéniablement, qui saura faire le job avec pondération et conviction.”
Eric Coquerel, coordinateur du Parti de Gauche, a lui fustigé Bernard Cazeneuve, qui a “exécuté sans ciller la partie répressive d’une politique austéritaire”. Selon lui, le nouveau Premier ministre a “surutilisé les forces de l’ordre pour essayer de juguler les mouvements de contestation”, notamment contre la loi Travail.
13h34 : Bruno Le Roux, un second choix ? Bruno Le Roux arrive au ministère de l’Intérieur, mais n’était pas le premier choix de François Hollande et Bernard Cazeneuve pour cette fonction. François Rebsamen, ancien ministre du Travail qui avait quitté son ministère pour se consacrer à sa tâche de maire de Dijon -et éviter de commenter des chiffres souvent mauvais tous les mois-, a d’abord été appelé. Ce n’est qu’après son refus que François Hollande et Bernard Cazeneuve ont opté pour Bruno Le Roux. Le maire de Dijon l’a confirmé sur RMC.
13h18 : Seybah Dagoma à la tête des députés PS. En allant au ministère de l’Intérieur, Bruno Le Roux quitte la tête du groupe socialiste à l’Assemblée. C’est la députée de Paris Seybah Dagoma, actuellement première vice-présidente, qui va le remplacer pour une semaine, le temps qu’un vote soit organisé.
13h11 : Une équipe de personnes de confiance. Pour Olivier Rouquan, politologue et constitutionnaliste, le choix de François Hollande est clair avec ce remaniement. “Il a resserré son équipe, s’appuie sur des personnes de confiance.” Bernard Cazeneuve a “une image rassurante” pour les Français, explique aussi le spécialiste sur Europe 1. Et alors que les erreurs de communication ont plombé le quinquennat, c’est l’un des rares ministres à n’avoir “jamais été pris en défaut sur une petite phrase”.
12h43 : Passation de pouvoirs Valls-Cazeneuve à 16 heures. La cérémonie de passation de pouvoirs à Matignon entre Manuel Valls et Bernard Cazeneuve, aura lieu à 16 heures, a annoncé Matignon mardi. La passation entre Bernard Cazeneuve et le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Le Roux, aura elle lieu à 17h30. En attendant, François Hollande prévoit de déjeuner avec son nouveau Premier ministre.
11h56 : François Hollande s’exprime. En déplacement à Villepinte, François Hollande a délivré une brève allocution, redéfinissant les priorités de son gouvernement pour la fin de mandat. “Protéger est la mission que j’ai confiée à Bernard Cazeneuve comme Premier ministre. Mais protéger ne suffit pas”, a-t-il déclaré. “Il faut aussi préparer l’avenir, ouvrir l’espérance dans le futur. J’ai à chaque fois ce souci de la préparation de l’avenir.”
11h08 : Le Roux reconnaît “une grande responsabilité”. Bruno Le Roux, désormais ministre de l’Intérieur, a réagi à sa nomination devant la presse. “C’est une grande responsabilité dans la période”, a-t-il déclaré, avant de saluer les policiers pour le travail desquels il a dit avoir “un grand respect”.
10h41 : Une promotion, un déclassement. L’arrivée de Bruno Le Roux à l’Intérieur est une vraie promotion pour ce fidèle hollandais, qui a eu fort à faire à la tête du groupe socialiste à l’Assemblée pendant plus de quatre ans. Le député de Seine-Saint-Denis a en effet eu affaire à une majorité très indisciplinée. Il doit sûrement sa nomination à son soutien sans faille à la ligne gouvernementale, quitte à s’aliéner les frondeurs. À l’inverse, le changement de poste de Jean-Marie Le Guen s’apparente à un coup de semonce. Le fait que le nouveau secrétaire d’État à la Francophonie soit proche de Manuel Valls, et ait même invité l’ancien Premier ministre à se “préparer” à être candidat avant le retrait de François Hollande, n’est sûrement pas étranger à ce déclassement.
10h34 : Le Roux, Vallini et Le Guen dans le nouveau gouvernement. Les changements du nouveau gouvernement viennent de tomber. Bruno Le Roux, jusqu’ici chef de file des députés PS, fait son entrée au ministère de l’Intérieur. André Vallini est nommé secrétaire d’État chargé des relations avec le Parlement, tandis que Jean-Marie Le Guen écope du Secrétariat d’État chargé du Développement et à la Francophonie.
10h24 : Couteau-suisse ministériel. Voilà désormais plus de 45 minutes que Bernard Cazeneuve s’entretient avec François Hollande à l’Élysée. L’ancien ministre de l’Intérieur s’est imposé, au fil du quinquennat, comme l’homme de confiance du président, capable également d’occuper de nombreux postes avec la même rigueur. D’abord ministre délégué aux Affaires européennes, Bernard Cazeneuve avait fait adopter le traité de stabilité budgétaire européen. Puis, il avait remplacé au pied levé Jérôme Cahuzac au Budget, avant d’être nommé à l’Intérieur en 2014.
10h03 : Réactions politiques. La nomination de Bernard Cazeneuve à Matignon ne fait pas l’unanimité. Sur Twitter, le président du MoDem, François Bayrou, a salué “un homme de qualité”, estimant qu’il était “rassurant” de le voir occuper un tel poste “en ces temps troublés”. Sans surprise, l’enthousiasme n’a pas gagné le Front national. Florian Philippot a, lui, fustigé une situation “surréaliste”, pointant un ministre de l’Intérieur “qui a mis les policiers dans la rue et regardé l’islamisme tuer”.
Le ministre de l’Intérieur qui a mis les policiers dans la rue et regardé l’islamisme tuer est récompensé à Matignon. Surréaliste #Cazeneuve
9h47 : “Moi Premier ministre, ça n’existe pas”. Bernard Cazeneuve a-t-il toujours rêvé de se retrouver propulsé chef du gouvernement ? À l’en croire, pas du tout. En 2015, il confiait ainsi à une journaliste du Point qu’il ne se voyait pas occuper ce poste. “Mais c’est de la folie ! Moi Premier ministre, ça n’existe pas”, s’étranglait-il. “C’est de la tarabistouille.”
Source: Europe1