Le chef de cabinet du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, Bakary Soliba Coulibaly, a présidé, vendredi dernier dans les locaux dudit département, la cérémonie de remise du document du projet de politique nationale de réinsertion sociale des détenus. Cette rencontre était couplée à la remise des diplômes de formation du personnel pénitentiaire et des prix du meilleur établissement pénitentiaire au Mali.
Le système pénitentiaire malien est confronté à de nombreux défis tels que la surpopulation carcérale, l’absence de séparation catégorielle des détenus, l’imperfection des dispositifs sécuritaires… Afin de contribuer à résoudre ces problèmes, le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) ont élaboré le projet «prisons Nelson Mandela», financé par les Pays-Bas. Il a pour but d’améliorer les conditions de vie et de détention des personnes privées de liberté conformément aux règles Nelson Mandela des Nations unies et de les préparer à une réinsertion sociale réussie. La cérémonie a enregistré la présence des représentants du Pnud, Filippo Di Carpegna, du Royaume des Pays-Bas, Willemijn Van Lelyveld, des structures pénitentiaires de différentes régions.
La représentante du Royaume des Pays-Bas a affirmé que des défis multiples sont à relever dans les lieux de détention, relativement aux conditions des détenus. Elle a souligné que des efforts remarquables ont été accomplis grâce au projet Nelson Mandela. Selon Willemijn Van Lelyveld, le renforcement de la capacité du staff pénitentiaire, l’amélioration des structures pénitentiaires et la mise en œuvre des activités de réinsertion sociale sont des facteurs clés pour améliorer la qualité et la crédibilité du système de détention. Elle a ajouté que le renforcement de l’état de droit et le respect des droits humains sont un axe prioritaire de la coopération de son pays avec le Mali.
Le représentant du Pnud a mis l’accent sur les réalisations dudit projet, de 2016 à nos jours. Les résultats, a développé Philippo Di Carpegna, ont trait au démarrage de l’informatisation du système pénitentiaire malien, à l’appui au renforcement des capacités des personnels de la prison. Sans oublier l’amélioration des conditions de détention à travers les constructions et réhabilitations réalisées dans les 33 établissements couverts par le projet.
Pour le chef de cabinet du ministère de la Justice, cette cérémonie marque l’aboutissement d’un long processus de recherche et de réflexion sur la mise en place d’un cadre de référence. Ce cadre devra permettre à l’administration pénitentiaire de pouvoir mettre en œuvre, de manière plus efficace, l’une de ses missions essentielles, qui est la réinsertion sociale des détenus. Selon Bakary Soliba Coulibaly, à travers leur action conjuguée, le Pnud, la Minusma et l’équipe du projet GFP ont transformé la physionomie du système pénitentiaire. Aussi ces mêmes acteurs ont-ils contribué au développement des capacités techniques et institutionnelles à travers des travaux de construction et de réhabilitation des infrastructures, les formations, la fourniture des équipements…
La cérémonie a été marquée par la remise des prix par les officiels aux trois meilleurs établissements pénitentiaires. La Maison d’arrêt de Kita a remporté le premier prix doté d’un chèque de 500.000 Fcfa.
Mariétou KOÏTÉ
Source : L’ESSOR