L’Hôtel Sheraton abrite, du 17 au 20 mars 2020, l’atelier de formation des formateurs sur l’intégration de la dimension genre dans le contexte de la mise en œuvre de la Réforme du secteur de la sécurité (RSS) au Mali organisé par le Commissariat à la Réforme du secteur de la sécurité en collaboration avec la commission de l’Union africaine (UA). Le présent atelier de formation qui s’inscrit dans le cadre de l’appui de l’Union africaine au processus de paix au Mali regroupe 25 participants dont les représentants des départements ministériels, des organisations de la société civile et les PTF. La cérémonie d’ouverture a enregistré la présence du représentant de la Commission de l’Union Africaine pour le Mali, Zeneth Fulgence et du Commissaire à la Réforme du secteur de la sécurité, Général de division, M’Bemba Moussa Keïta.
En marge de cet atelier, la Commission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel a procédé à la remise d’un Minibus de marque Toyota Hiace et de 10 armoires au Commissariat à la Réforme du secteur de la sécurité (RSS) pour renforcer ses capacités opérationnelles. Cependant, il convient de noter que les objectifs dudit atelier sont, notamment de sensibiliser les participants pour l’implication effective des femmes et de la notion de genre dans le processus de la RSS ; promouvoir le protocole de Maputo ; impliquer massivement les acteurs impliqués dans le processus RSS dans la promotion et l’application de la notion de genres dans leurs activités ; promouvoir le cadre de l’union africaine en matière de RSS. Dans son discours, le représentant du Haut représentant de la Commission de l’Union africaine pour le Mali et sahel (MISAHEL), Zeneth Fulgence a tout d’abord rappelé que ledit atelier fait suite à la réflexion organisée l’année dernière sur la complémentarité entre le Désarmement-Démobilisation Réinsertion (DDR) et la RSS et qui avait permis de retenir des bonnes pratiques et expériences africaines susceptibles de servir de référence au contexte malien. Selon le cadre d’orientation de l’Union africaine sur la RSS, dira-t-il, l’ensemble du processus de la RSS devra inclure des activités spécifiques aux femmes, des programmes de conscientisation sur l’approche genre et répondant aux besoins spécifiques des femmes et visant à créer des possibilités de transformation en faveur de l’égalité des sexes dans le secteur de la sécurité. « L’Union africaine promeut toujours dans ses activités au Mali, le partage et l’échange des expériences et des bonnes pratiques. » a-t-il dit. Par sa part, le commissaire à la RSS, Gal. M’Bemba Moussa Keïta a relevé qu’au plan international, quoique la participation des femmes soit en évolution, le constat est fait, que les femmes sont sous-représentées dans les armées nationales. De surcroit, expliqua-t-il, elles ont aussi tendance à être sous-représentées dans les ministères de la défense et les organismes de contrôle. « Même sans barrières formelles, l’avancement professionnel des femmes est souvent de facto plafonné. Par contre, au niveau national, l’on observe que l’adoption du plan d’action national (PAN) pour la mise en œuvre de la résolution 1 325 et des résolutions connexes du Conseil de sécurité sur l’Agenda femmes, paix et sécurité (2019 – 2023), a grandement ouvert la voie à l’autonomisation des femmes au sein des forces armées maliennes (FAMa), tout en impulsant leur participation au processus de paix et de réconciliation et à la gouvernance post-conflit au Mali. » a-t- il expliqué. Par ailleurs, selon lui, le personnel féminin a de plus en plus accès, en termes de formation, aux opportunités qui devraient leur permettre d’obtenir les compétences requises pour un parcours professionnel normal dans leurs carrières. Plus important encore, a-t-il dit, les femmes qui possèdent les qualifications et l’expérience requise ont la possibilité de les mettre à profit.
Moussa Dagnoko
Source: Journal le Républicain-Mali