Pour le désormais ancien président de l’Adema-Pasj, Dioncounda Traoré, qui a prôné l’union et la cohésion sociale autour du Parti, il faut purement et simplement retirer certains textes du parti qui ont été à l’origine des querelles intestines et interminables. C’était à la faveur de leur 5è congrès ordinaire.
Les Abeilles qui ont fait plus d’une décennie au pouvoir, continuent de s’interroger sur les voies et moyens de reconquérir leur gloire perdue. Le défi passe par le 5ème congrès ordinaire tenu le week-end dernier (24-25 mai 2015) au Cicb où un état des lieux sans réserve du parti ainsi qu’un examen approfondi des erreurs commises tout au long des vingt-quatre années d’existence jalonnée de hauts et de bas ont été passés au scanner.
Les militants de l’intérieur comme de l’extérieur du pays sont sortis massivement pour participer à ce 5ème congrès placé sous le signe de l’unité et de la cohésion du parti. Les délégués des 55 sections du parti à travers l’ensemble du territoire national ont répondu présents à ce congrès d’une importance capitale pour la vie du parti. Car, il s’agit de faire une vaste relecture des textes du parti et mettre en place un nouveau Comité exécutif.
En prélude à ce congrès, le comité exécutif a mis en place 2 commissions de travail : la commission de relecture des textes du parti et la commission d’organisation du congrès. Selon Dioncounda Traoré, les textes du parti constituent un enjeu majeur pendant ces assises, car dit il, leur relecture est une véritable opportunité que nous devons saisir. Certaines dispositions ad hoc ont engendré, selon lui, des problèmes qui se sont avérés préjudiciables à l’efficacité du travail et à la cohésion du parti. Il faudra les corriger ou les retirer purement et simplement.
Et pour cela voilà ce qu’il propose : « Parmi les dispositions figurent par exemple, nos différents organes qui sont arméthiques très variables et qui ont une forte tendance à grossir démesurément. Je crois qu’il s’agit là d’une question qu’il faut aborder avec courage. En ce qui me concerne, j’estime que la taille du Comité exécutif (Ce) notamment est démesurée et influe négativement sur son efficacité. Sur plus de 80 membres, il est rare pour une réunion de ce Comité exécutif que vous ayez la présence de 35 à 40 membres, a tel point qu’à partir d’un certain moment il a été décidé de ne plus tenir compte de la question de quorum…Les décisions prises ne sont approuvées que par une minorité de membres du CE, d’où les remises permanentes en cause des décisions avec tout ce que cela comporte comme suspicions. Je pense qu’il faut s’en tenir à un Comité exécutif restreint de 23 à 33 membres maximum et de créer un nouvel organe’’ le comité central’’ qui se réunirait une seule fois par an pour valider, corriger ou purifier les actions du Comité exécutif. Il serait composé d’un représentant de chacune de nos 55 sections, d’un représentant des structures régionales, des chefs éventuels des institutions, du président du Comité exécutif, des vice-présidents, du secrétaire général, du secrétaire politique, du secrétaire à l’administration et du secrétaire à l’organisation. Il est présidé par le président du Ce et son effectif peut aller jusqu’à 90 ou même 100. Il remplacera la conférence nationale et pourrait créer en son sein des sous-structures remplaçant les commissions spécialisées… »
Dioncounda Traoré estime qu’avec beaucoup de volonté et de confiance mutuelle et de réflexion objective, ils pourront élaborés des textes conformes à leur volonté d’aller à plus d’efficacité, plus de cohésion. Cela permettra, à l’en croire, de les appeler sans délai à une vraie formation politique au sein du parti.
En ce qui concerne l’application de ces nouveaux textes, Dioncounda Traoré a été on ne peut plus clair : « l’application de ces nouveaux textes ne doit faire l’objet d’aucune complaisance ». Car selon lui, cela permettra à leurs militants d’être plus disciplinés et d’avoir foi aux textes qui devront être appliqués sans discrimination.
En définitive, Dioncounda Traoré dira qu’il est convaincu que ce congrès sera celui de l’introspection et de la correction et sera le commencement du renouveau et de la refondation. « Ce congrès j’en suis sûr sera celui du sursaut qui permettra à ce parti historique qui a vocation à transcender ses divergences, à capitaliser l’extraordinaire succès intellectuel et moral de ses bases, à se rassembler, à rassembler son peuple pour redevenir la locomotive qu’il fut », a-t-il conclu.
Au cours de son discours Dioncounda Traoré n’a pu contenir ni son émotion encore moins ses larmes. (À cause de son adieu aux militants en tant que président du Ce de l’Adema).
Aliou Touré
source : Le Matin