L’ambassade d’Allemagne au Mali a organisé, vendredi dernier à l’École de maintien de la paix, une table ronde des acteurs culturels et jeunes intellectuels sur le thème : «Le Mali que je veux».
La rencontre a enregistré la présence de l’ambassadeur d’Allemagne au Mali, Dr Dietrich Pohl, du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies au Mali, chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, du président du Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation (CSA), par ailleurs ambassadeur de l’Algérie, Boualem Chebihi. Les représentants de l’Union africaine et de la Cedeao dans notre pays, respectivement Pierre Buyoya et Hamidou Boly, étaient également présents.
L’objectif de cette table ronde était de susciter un débat constructif sur l’avenir du Mali en proposant en même temps des idées pour y parvenir. Aux termes des échanges, les participants ont souhaité un Mali stable, de paix, de prospérité. Ils ont également voulu un pays où il y aura la sécurité, le bon vivre, l’éducation de qualité, la bonne redistribution des ressources de l’État entre les citoyens. Ce n’est pas tout : nos compatriotes ont en outre désiré que l’Armée soit équipée afin de pouvoir faire face, seule, au terrorisme.
De même, Ils rêvent de voir un Mali où la politique ne devient pas une profession et où le travail prime sur le social. Le rétablissement de la confiance entre la justice et les justiciables, la culture de l’excellence, la création de l’emploi pour les jeunes, afin d’éviter à cette couche de la société de prendre le chemin de l’immigration, font partie également des souhaits émis par les participants.
Dans son intervention, l’ambassadeur d’Allemagne a estimé que dans cette phase cruciale de l’histoire de notre pays, la voix des acteurs culturels et jeunes intellectuels est non seulement pertinente, mais doit être entendue. «C’est dans ce sens qu’on a trouvé qu’une telle table ronde puisse contribuer au dialogue qui se déroule ces jours», a justifié Dietrich Pohl.
Sans l’apport d’une jeunesse instruite et attachée aux valeurs de la culture de la paix, a expliqué le président du CSA, l’épanouissement de la société restera un vœu pieux. Boualem Chebihi a espéré que les initiatives prises ou celles que s’apprête à prendre le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) puissent conduire le pays vers une transition apaisée. Mais aussi de pouvoir aider les Maliens à avancer efficacement sur le chemin de la paix et de la sécurité, de la réconciliation nationale et du vivre-ensemble. «Les acteurs de la culture et les jeunes intellectuels doivent jouer pleinement leur partition dans cette entreprise grandiose», a-t-il interpellé.
Pour sa part, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies a insisté sur le dialogue constructif, utile et franc qui peut permettre que les gens se disent des vérités pour pouvoir entamer un avenir meilleur pour le pays.
Selon le diplomate onusien, il y a un besoin de dialogue pour qu’il y ait une adhésion citoyenne à ce qu’on veut pour le Mali. Par la suite, Mahamat Saleh Annadif dira que l’intervention étrangère et la présence des Nations unies dans notre pays s’expliquent par la rupture de consensus au niveau de la classe politique. Il invitera les participants à développer l’esprit de dialogue qui est une valeur cardinale.
Comme réponse aux nombreuses critiques qui ciblent l’Accord pour la paix et la réconciliation, le chef de la Minusma a souligné qu’il n’y a pas «d’accord parfait». «Il est important de se l’approprier et de le mettre en œuvre. Et s’il y a des difficultés, qu’on puisse toujours s’asseoir, dialoguer pour pouvoir les surmonter et éventuellement faire d’autres accords», a exhorté Mahamat Saleh Annadif.
Quant au représentant de la Cedeao, il s’est dit confiant qu’à partir des acteurs culturels, les Maliens peuvent trouver une façon innovante de ré-exister. Hamidou Boly ajoutera que la culture est la seule chose qui reste quand on a tout perdu.
Bembablin DOUMBIA
Source : L’ESSOR