Malgré la médiation de la communauté internationale qui s’est rendue à Kidal le dimanche 4 juin, le bureau exécutif du Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD) a décidé de camper sur sa position : le rejet du projet de constitution. Par conséquent, le regroupement des groupes armés appelle au report du référendum fixé au 18 juin.
Au lendemain de la réunion de la délégation de la Médiation internationale, le bureau exécutif du Cadre stratégique permanent, dans un communiqué, renouvelle sa position sur le processus de paix, le projet de constitution et les situations sécuritaires et humanitaires. Des points qui étaient au cœur de la réunion extraordinaire du CSP-PSD et celle de la Médiation internationale.
Regroupant la CMA et la Plateforme du 14 juin 2014, la position du CSP-PSD à l’issue de sa réunion extraordinaire reste inchangée.
Sur le processus de paix dont la mise en œuvre traine 8 ans après sa signature, le CSP-PSD rappelle que l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger demeure le seul outil d’une paix durable et d’une réconciliation nationale.
Toutefois, il déplore l’absence de volonté politique des autorités de la transition pour transcender le blocage pour sa mise en œuvre, tout en remerciant la médiation internationale pour la démarche entamée pour décrisper la situation et lui réitère son soutien.
L’autre point de désaccord est lié au contenu du projet de nouvelle constitution soumis au référendum le 18 juin prochain, fixé unilatéralement par les autorités de la transition.
« Le CSP -PSD réitère sa position de rejet du projet de constitution en l’état actuel conformément à sa déclaration du 28 mars 2023 », a réitéré des membres signataires de l’accord pour la paix dans leur document.
En cause, ils estiment que le texte ne prend pas en charge les dispositions principales de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu de processus d’Alger.
Pire, prévient le communiqué du CSP-PSD, ce projet de constitution constitue un obstacle pour une bonne gouvernance et un recul démocratique.
Au regard de l’absence d’un consensus national sur le projet et de la difficulté de réussir une large participation de tous les fils du pays sur l’ensemble du territoire, le CSP-PSD recommande fortement aux autorités de la Transition le report du referendum prévu le 18 juin, afin de créer les conditions d’aboutir à un texte suffisamment participatif.
À cet effet, le CSP-PSD engage ses différents responsables et notables locaux à vulgariser sa position auprès de ses militants et sympathisants.
S’agissant de la rencontre avec la médiation internationale tenue le dimanche 4 juin, le bureau exécutif du CSP-PSD a déclaré que celle-ci avait permis aux responsables des mouvements signataires d’exprimer leurs préoccupations liées à la situation politique, sécuritaire et humanitaire au Mali et au difficultés liées à la mise en œuvre de l’APR.
« Lors de cette rencontre, les discussions avec la médiation ont permis au CSP-PSD de soumettre des propositions de sortie de l’impasse et attend d’elle des réponses concrètes pour un dénouement heureux avant la tenue de l’échéance référendaire prévue le 18 juin par les autorités de la transition », indique le communiqué du CSP-PSD
PAR SIKOU BAH
Source : Info Matin