Tenu sous la présidence du Chef de l’État, le Colonel Assimi GOITA, ce lundi 5 juin 2023 à Koulouba, le Conseil supérieur de l’agriculture a pris une décision importante afin de booster la productivité dans notre pays. Elle concerne le maintien de la subvention pour l’engrais malgré le contexte difficile. Ainsi, cette année, compte tenu de la flambée des prix de l’engrais sur les marchés, le prix de l’engrais minéral subventionné a été fixé à 15 000 F CFA le sac de 50 kilos pour le coton ; et 14 000 F CFA pour les autres systèmes de production.
Cela permettra aux producteurs d’avoir l’engrais à un prix abordable. Aussi, au titre de la campagne précédente, le président a décidé que l’État prenne en charge les crédits des intrants sur les superficies perdues de coton suite à l’attaque des terroristes et les inondations dont le coût est estimé à près de 10 milliards de F CFA.
Le Chef de l’État, le Colonel Assimi GOÏTA, a présidé, ce lundi 5 juin 2023, les travaux de la 13e session du Conseil Supérieur de l’Agriculture (CSA). Cette session marque le lancement de la Campagne agricole 2023-2024 et qui a mobilisé dans la salle de banquet du Palais présidentiel l’ensemble des acteurs du monde agricole. C’était en présence du Premier ministre, Choguel Kokalla MAIGA ; du ministre de l’Agriculture, Modibo KEITA ; du président l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM), Sanoussi Bouya SYLLA ; ainsi que plusieurs autres membres du gouvernement.
À l’issue des travaux, plusieurs mesures importantes ont été annoncées par le Conseil pour booster la productivité. Elles concernent les prix d’achat de base du coton graine et des engrais minéral et organique. De bonnes nouvelles pour les producteurs qui sont en train de se préparer pour la campagne agricole.
Présidant, lundi dernier à Koulouba, cette 13e édition du Conseil supérieur de l’agriculture qui marque le lancement officiel de la campagne agricole 2023-2024, le président de la transition, le colonel Assimi GOÏTA, a annoncé des mesures fortes pour le monde agricole.
295 F CFA/kg pour
le 1er choix
Le prix d’achat de base du coton graine (1er choix) au producteur est fixé à 295 F CFA/kg.
En plus, le président du Conseil a décidé que la quote-part de l’exploitant agricole dans le prix subventionné du sac de 50 kg de l’engrais minéral s’élève à 15.000 F CFA pour le coton, contre 12 500 francs CFA pour la campagne 2022-2023 ; soit une augmentation de 2 500 F CFA. Pour les autres systèmes de production, le sac est cédé à 14.000 F CFA.
La quote-part de l’exploitant dans le prix subventionné du sac de 50 kg de l’engrais organique est fixée à 3.000 F CFA contre 2 500 F CFA en 2022 ; soit une augmentation de 500 F CFA pour la campagne précédente.
Ces annonces ont été bien accueillies par les acteurs de la profession agricole, notamment le président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM) qui a pris part à cette session aux côtés du Premier ministre, Choguel Kokalla MAIGA et de plusieurs membres du gouvernement, dont celui en charge de l’Agriculture, Modibo Keita.
Cette rencontre, bien ancrée dans l’agenda présidentiel depuis des années, revêt une importance particulière. Elle est, en effet, une occasion privilégiée de partager les préoccupations du monde rural, faire une évaluation de la campagne passée et donner les grandes orientations pour les actions futures.
«Un peuple ne peut prétendre à sa souveraineté s’il ne peut se défendre et s’il a faim. Cela montre le rôle stratégique que doit jouer notre agriculture pour lutter contre l’insécurité alimentaire, la malnutrition et asseoir son indépendance alimentaire», a soutenu le président de la Transition.
Pour lui, notre capacité actuelle de production agricole et le génie des Maliens ont fait notre force face aux desseins funèbres pensés contre notre pays par la CEDEAO. À cette situation s’étaient greffées des contraintes telles que les coûts élevés des intrants et leur disponibilité tardive sur le territoire national, l’insécurité et l’invasion massive des nuisibles.
«Malgré ces difficultés, les résultats de la campagne ont été globalement jugés satisfaisants», s’est félicité le colonel Assimi GOITA.
Toutefois, a-t-il dit, «nous devons encore faire davantage, car les grands défis restent toujours en face».
Il faisait ainsi allusion à la faible mécanisation des systèmes de production, la baisse des rendements, liée à l’irrégularité des pluies et la pauvreté des sols, l’insuffisance de l’alimentation du bétail, les menaces de maladies animales.
De même, le chef de l’État a décidé que l’État prenne en charge les crédits des intrants sur les superficies perdues de coton suite à l’attaque des terroristes et les inondations au titre de la campagne 2022-2023 dont le coût s’élève à près 10 milliards de F CFA.
Le président GOITA a aussi décidé que le prix d’achat du kg de coton graine (1er choix) au producteur soit fixé à 295 F CFA. Ce n’est pas tout. Il a aussi annoncé l’affectation de 10% de la production de graine de coton aux délégués agréés pour l’alimentation du bétail.
Poursuivre les réformes
Par ailleurs, le président de la Transition a invité le ministre du Développement rural à poursuivre les réformes engagées en matière de suivi de la distribution des intrants agricoles pour l’assainissement du système. Le département devra également poursuivre la création des pôles de développement acropoles, accélérer l’installation des commissions foncières, assurer la bonne couverture vaccinale du cheptel et le développement de la pisciculture.
Le président de l’APCAM, Sanoussy Bouya SYLLA, a salué les efforts du gouvernement à travers les sommes importantes mobilisées dans le cadre du financement des intrants agricoles.
Et dans le souci d’une plus grande efficacité de l’impact de ces ressources sur la production agricole, il a suggéré au gouvernement de prêter une attention particulière à la proportion des engrais minéraux qui produisent une plus grande productivité à l’hectare.
Il a estimé qu’un changement de paradigme doit être envisagé dans la gestion de la subvention des intrants agricoles, avec l’implication de toutes les parties prenantes.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : Info Matin