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Référendum du 18 juin : la divergence au RPM

En crise de confiance et de leadership depuis la chute de son régime en août 2020, le Rassemblement pour le Mali (RPM) traverse encore une zone de turbulence avec le référendum annoncé pour le 18 juin. Au sein de l’ancien parti présidentiel, difficile entente sur ce processus. Alors que le bureau politique cabale contre l’initiative, en revanche des sections du parti appellent à un vote massif en faveur de l’adoption de la nouvelle constitution.

En pleine déroute, des responsables de sections soutenus par des militants à la base du Rassemblement pour le Mali (RPM) apportent main forte au succès du référendum du 18 juin en vue de l’adoption de la nouvelle constitution dont des dispositions sont fortement contestées en dépit des innovations saluées.
La prise de position en faveur de cette initiative du président de la transition, Assimi GOÏTA, a tout d’une dénégation à la direction du parti dont la position officielle est : l’abandon pur et simple du projet de la nouvelle constitution.
Le ton de désaveu a été donné quelques semaines plutôt par des responsables du bureau des jeunes des localités de Sikasso, Koutiala et de Bougouni. Après une journée de conclave à Koutiala, les participants, en désaccord total avec la ligne politique défendue par le président Bocary TRETA au sein du Cadre, ont appelé à voter ‘’Oui’’ lors du référendum du 18 juin.
Encore ce lundi 29 mai, la section de la Commune VI dirigée par l’ancien ministre Mahamane BABY s’était réunie sur le sujet.
À l’issue des débats, le bureau de ladite section méprise, à son tour, l’avis du bureau politique, en appelant ses militants, sympathisants et l’ensemble des Maliens à « une mobilisation populaire en vue d’un vote massif pour le «oui» et une victoire éclatante du «oui», le 18 juin 2023 ».
Également la région de Dioïla, fief du membre du CNT, Mamadou DIARRASSOUBA, l’un des responsables du RPM, est aussi acquise à la cause du référendum.
Ces décisions constituent une véritable gifle pour le bureau politique national du parti qui n’a d’assise que ses bases et fragilisent davantage le parti engagé de se remettre du départ de certains de ses cadres.
Cette fissure (divergence) est illustrative de la non prise en compte des avis des militants à la base sur des sujets d’intérêt majeur, à l’image de celui de la rédaction de la nouvelle constitution avant pour le bureau politique d’afficher une position. Des dysfonctionnements qui sont observés lorsque des principes de gestion et de gouvernance de parti politique contrastent avec le principe démocratique. Plus de 30 ans après l’avénénement de la démocratie, les partis politiques se gérent encore en déhors de tout principe démocratique. Tout semble être pris par une minorité et ensuite imposé à la majorité. Drôle de gouvernance démocratique.
Cette fois-ci, des responsables et militants à la base du RPM sont décidés d’agir en fonction de leur aspiration et intérêt. En clair, si le bureau du RPM a proposé de s’opposer au référendum, des militants et responsables jouissant de leur légitimité ont disposé autrement. Leur mobilisation sera en faveur du référendum.
Outre le RPM, la situation similaire se déroule également au sein du Cadre. En effet, contre la position de ce regroupement politique pour le retour à l’ordre constitutionnel, certains de ses membres dont la CDS Mogotigui de Mamadou Bakary SANGARE dit Blaise a changé d’avis. Désormais, il est aussi engagé pour l’adoption de la nouvelle constitution lors du référendum.

PAR SIKOU BAH

Source : Info Matin

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