Il n’aura jamais autant parlé aux médias. À quelques jours de son départ du pouvoir, deux ans et une semaine après la fin du terme constitutionnel de son mandat, Joseph Kabila est à l’offensive. Multipliant les interviews, il tente de défendre notamment son bilan de 17 ans passés aux commandes de la RDC et de rassurer les observateurs avant les élections du 30 décembre.
Joseph Kabila l’a répété au journal Le Monde, à la radio Deutsche Welle et à la télévision Al-Jazeera : les élections se dérouleront dans la paix et le calme. Le président congolais, d’ordinaire taiseux, est revenu également sur les machines à voter, « des machines à imprimer », corrige-t-il sur la télévision qatarie. Il assure que ces machines pourtant si décriées étaient la meilleure option et que sans elles des scrutins classiques auraient coûté plus cher.
Concernant le report de la présidentielle à Beni et Butembo notamment, le chef de l’État explique à la radio allemande que c’était le meilleur choix à faire. Selon lui, un cas suspect d’Ebola aurait pu transmettre le virus via la machine à voter. Il botte ainsi en touche sur le fait que des centaines de milliers de Congolais continuent pourtant de se côtoyer sur les bancs de l’Église tous les dimanches.
À la question de savoir s’il était au courant que des candidats de l’opposition étaient empêchés de battre la campagne présidentielle, là encore Kabila répond d’une même formule à la Deutsche Welle et au quotidien français : « Ces candidats ont entamé leur campagne tardivement et ne pouvaient donc se rendre dans les 26 provinces ».
Également interrogé sur la situation sécuritaire en RDC, Joseph Kabila répond que le pays « n’est plus en guerre civile et que l’insécurité touche uniquement deux provinces ».
« Le pouvoir ne m’a ni usé ni fatigué »
Ces interviews ont aussi été l’occasion pour Kabila de revenir sur son avenir. Au journal Le Monde, il décoche des formules énigmatiques : « dans la vie comme dans la politique, il ne faut rien exclure. Le pouvoir ne m’a ni usé ni fatigué ».
Il va plus loin encore sur Al-Jazeera déclarant : « le ciel est ma limite ». Si pour les cinq prochaines années, Joseph Kabila ne sera plus dans son palais au bord du fleuve, il n’exclut pas un retour aux commandes en 2023.
Lui le maquisard comme le rappelle Le Monde, l’ancien rebelle qui promet de donner sa vie pour que sa promesse d’une première alternance pour le Congo soit honorée. Promesse qui sera confrontée par les faits à partir de dimanche pour ces élections congolaises.
RFI