Cent quinze prisonniers se sont évadés dimanche 3 septembre de la prison de Kabinda, dans la province isolée de Lomami. Jeune Afrique a contacté le directeur de l’établissement pour en savoir plus sur cette évasion dont l’ampleur ne manque pas de surprendre.
« Je suis arrivé dimanche dans l’après-midi pour leur apporter de la nourriture, témoigne Nyongoli Mutanade, le directeur de la maison carcérale de Kabinda. Il n’y avait alors aucun problème. Mais quelques instants après être parti pour la messe, j’ai été averti par un moto-taxi d’une évasion dans la prison ».
Rapidement sur place, en compagnie du procureur, le directeur ne peut que constater les dégâts. Sur 120 détenus, seuls cinq sont encore dans leurs cellules. Les autres ont filé à l’anglaise avec une facilité déconcertante, en passant directement par la grande porte.
L’étrange abandon de poste de deux policiers
« Quatre policiers étaient chargés de la surveillance de la prison, explique Nyongoli Mutanade. Mais deux d’entre eux ont abandonné leurs postes peu avant l’évasion, en emportant avec eux une arme à feu. Les deux autres sont restés sur place, mais ils n’ont même pas tiré un seul coup de fusil pour empêcher les détenus de s’évader ou simplement prévenir la population. »
Sont-ils complices de l’évasion des détenus ? « Ils ont été mis aux arrêts et sont interrogés par la justice pour essayer de déterminer leur degré d’implication », affirme le directeur, qui nous indique que quatorze détenus ont déjà été rattrapés par la police avec l’aide de la population.
J.A