Le samedi dernier, plusieurs ministres ont répondu aux questions d’actualité des membres du Conseil national de Transition (CNT) sur la gestion de la crise de la Covid-19 dans notre pays. C’était au Centre international de conférence de Bamako sous la présidence du président de l’organe législatif de la Transition, Malick Diaw.
Dans son rapport, la Commission de la Santé, du Développement Social et de la Solidarité a rappelé que notre pays a connu son premier cas de Covid-19 le 25 mars 2020 et est, du coup, entré dans la phase épidémique. Et face à cette situation exceptionnelle, les plus hautes autorités du pays ont pris des mesures.
Un plan de contingence pour la prévention et la réponse a été élaboré et régulièrement mis à jour pour tenir compte de l’évolution de la situation. Et le pays, pour y faire face, a reçu des financements extérieurs et intérieurs. Selon la Commission, le CNT est encore saisi pour ratifier trois ordonnances portant sur des accords de prêt pour mesures d’urgence contre la Covid-19 d’un montant de 32,9 milliards de Fcfa.
Pour la Commission, l’acquisition de ces montants portera l’enveloppe financière dédiée à la Covid-19 à 917,8 de milliards Fcfa. Au cours de cette séance de questions d’actualité de 5 heures d’horloge, les questions des membres du CNT ont essentiellement porté sur les actions en milieu scolaire, la situation du vaccin, le montant total des fonds investis dans la lutte, la situation de la prime spéciale Covid-19, celle du personnel, des équipements, la prise en charge à domicile, le point des mesures d’appui de l’État en faveur des ménages et des entreprises, celui du fonds de concours, le respect des gestes barrières dans les lieux de culte, etc.
Dans ses réponses, le ministre de l’Éducation nationale, professeur Doulaye Konaté a indiqué que malgré toutes les précautions, des cas de Covid-19 ont été signalés dans des écoles les 8, 15 et 27 avril derniers. Et suite à ces informations, les services de santé ont été saisis et le protocole mis en œuvre. Selon lui, il a été demandé à tous les établissements de redoubler d’efforts dans l’application des mesures barrières.
Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation représentait ses collègues des Affaires religieuses et du Culte mais également de la Securité et de la Protection civile. Selon le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga, le ministère des Affaires religieuses et du Culte est très impliqué dans la prévention à travers la communication et la sensibilisation grâce à ses partenaires que sont les leaders religieux.
Il a souligné que ledit département a reçu 100.000 masques qui ont été attribués au Haut conseil islamique et à la Grande mosquée de Bamako. Mais il déplore la faible quantité de gel hydro-alcoolique et de kits de lavage des mains. Et pour y faire face, le département a entrepris une mobilisation de ressources auprès des partenaires. Du côté du ministère de la Securité et de la Protection civile, le ministre Maïga dira que le dispositif sécuritaire a été a renforcé au niveau des frontières, même s’il déplore un manque de ressources humaines et de centre d’isolement à ces niveaux.
Son collègue des Transports et des Infrastructures a fait savoir que la première mesure prise par son département est l’arrêt des transports routiers inter-États de voyageurs. Makan Fily Dabo a aussi cité la dotation de toutes les gares routières à Bamako et à l’intérieur pays en kits de lavage des mains, en masques, en gel hydro alcoolique et la sensibilisation des acteurs des transports.
AIDE EXTÉRIEURE- Le ministre de l’Économie et des Finances Alousséni Sanou, pour sa part, a souligné que pour atténuer l’impact de la Covid-19 sur l’économie de notre pays, des mesures ont été prises pour maintenir la croissance et soulager les populations. Il s’agit des mesures sociales en faveur des populations avec la distribution de fonds aux familles les plus vulnérables, des distributions gratuites de céréales et d’aliments bétails, des mesures de gratuité sur les tranches sociales des factures d’eau et d’électricité, l’exonération de la TVA sur les factures d’eau et d’électricité.
Mais aussi, le soutien aux entreprises d’un montant de 20 milliards de Fcfa, des remises d’impôt aux entreprises du secteur privé, des exonérations sur les importations de 160.000 tonnes de riz et de lait, des mesures sanitaires notamment un budget de 57 milliards de Fcfa attribué au ministère de la Santé dans le collectif budgétaire. Il a indiqué que lorsque la pandémie a éclaté, tous les pays se sont solidarisés.
C’est à ce titre que le Mali attendait 363,3 milliards de Fcfa des bailleurs de fonds. Aussi, l’État a décidé d’engager 515 milliards de Fcfa pour faire face à la crise. Sur les 363,3 milliards de Fcfa attendus, notre pays a reçu de l’extérieur 232,9 milliards de Fcfa, a précisé le ministre Sanou.
La ministre de la Santé et du Développement social, quant à elle, a salué les efforts fournis par le personnel sanitaire. Répondant aux questions, Dr Fanta Siby dira qu’à un moment, les structures étaient très débordées. Raison pour laquelle, il a été décidé de faire la prise en charge des cas à domicile. Une directive dont la mise en œuvre a permis de décanter les hôpitaux où il n’y avait plus de places.
Selon elle, 80% des malades sont des cas simples qui ne présentent aucun signe de maladie. En termes d’équipements, elle a précisé que 917 lits dédiés à la Covid-19 sont disponibles dont 517 dans les structures de prise en charge. Faisant le point des agents impliqués dans la lutte, elle a cité 10 réanimateurs, 10 infectiologues, 10 anesthésistes urgentistes, deux pneumologues, 60 techniciens de surface et 100 manœuvres.
Dr Fanta Siby a précisé qu’il y a 5 laboratoires qui ont la capacité de faire le diagnostic de la Covid-19 au Mali. Concernant la vaccination, elle a indiqué que le premier passage a été fait et il reste le second. Et à ce jour, plus de 70.000 personnes ont été vaccinées sur lesquelles, 18 cas d’effets secondaires ont été notés sous forme de courbatures, de céphalées, de malaise général.
Elle a précisé que les mesures d’appui aux entreprises, aux ménages, les factures d’électricité, de distribution gratuite de céréales ont couté environ 232 milliards de Fcfa. Et de promettre que tout le personnel sanitaire et les agents des forces de securité impliqués dans la lutte seront pris en compte par la prime spéciale Covid-19. Pour 2021, la ministre a indiqué que l’appui au budget de la Banque mondiale, de la BID et de la BADEA s’élève à 34,5 milliards Fcfa.
Ce qui portera le budget 2021 de la Covid-19 à 66,2 milliards de F cfa. Concernant le licenciement des agents au CVD-Mali, Dr Siby a confirmé que cela est dû à un problème de financement au niveau des projets sur lesquels les intéressés travaillaient.
Dieudonné DIAMA
Source : L’ESSOR