Le Ganadougou est un espace géographique habité, depuis le XVIe siècle, par le métissage biologique des populations peuhles et bambaras mais aussi de purs bambaras. Il est situé entre le Kaprondougou et le Bacon. Sa superficie couvre plus de 4000 km2. Niéna est admis comme sa capitale.
Lorsque l’on visite le Ganadougou, on a la chance de voir plusieurs sites touristiques. Ce sont entre autres : la grotte des hyènes de Niéna, le « Niangalo » (puits sacré naturel au milieu d’un buisson à Niéna) où vivent des caïmans, le trou sacré des caïmans de N’Tjilla qui abrite des caïmans génies protecteurs du village, la tombe de Ouaténi Diallo, à Tjilla. On raconte que c’est à partir de cette localité que les frères Diallo se sont séparés pour des besoins de pâturage. On peut voir aussi le lac sacré de Banzana, le Bamako Fara où les génies hantent les hommes, les Abeilles de Zanièma demeurent les gardiens farouches du village, elles protègent les habitants des mauvais esprits. On a aussi la tombe de Lamine Koro, les Koné de Zanièma et Niéna constituent toujours une identité culturelle mystique que le peuple Gana conserve, malgré la présence de l’Islam.
A propos du Senté
Le Senté est un genre artistique musical et chorégraphique du terroir du Ganadougou. Il est majestueux (avec des notes tantôt monotones, tantôt mélancoliques ou tristes) et mystique, c’est pourquoi sa pratique est réservée aux seuls initiés. Lesquels ne lui faisaient recours que lors des grands évènements, tels à l’entame d’une guerre pour galvaniser les troupes, de la mort d’un grand homme pour inculquer la bravoure. C’était toujours sur instruction du patriarche du Ganadougou. On raconte que le Senté pouvait jouer par lui-même pour annoncer la survenue d’un grand évènement. Le Senté serait la résultante du métissage culturel et artistique entre les populations peuhles et bambaras du Ganadougou. Il est composé d’une flûte introduite par les nomades bergers peulhs qui l’utilisent pour réduire leur solitude et les tam-tams utilisés par les bambaras sédentaires et autochtones. Ces tam-tams sont au nombre de quatre : deux « dogani » ou « tamani » et deux « kenkeni ». Les Diallo du Ganadougou sont demeurés les détenteurs officiels de ce patrimoine musical. Toutes les composantes du peuple Gana ont participé à l’avènement du Senté. Les forgerons contribuent à la fabrication des tam-tams, les griots ont toujours fourni la peau utilisée pour leur confection. Toutes choses qui sous-entendent que c’est un folklore qui appartient à tous.
Source: lechallenger