Disons-le tout de suite : il ne s’agit point de la présidentielle 2018 sur laquelle tous les regards sont rivés en lieu et place des régionales couplées aux locales qui étaient attendus ce mois-ci, selon le calendrier annoncé par les hautes autorités à l’issue d’un premier report officiel. Depuis, aucune démarche n’a été entreprise dans le sens de l’organisation et on est en droit d’en déduire que le pouvoir leur a manifestement préféré la présidentielle à laquelle tous les efforts sont consacrés. En atteste du reste la non convocation à date du collège électoral des régionales et des locales, qui consacre du coup leur report de fait. Il n’en demeure pas moins que les hautes ont le devoir de procéder à un nouveau report officiel après avoir embarqué les protagonistes du jeu électoral dans un processus budgétivore à tous points de vue. Il semble toutefois que la classe politique n’est pas seule à être intéressée par une clarification officielle du sort des joutes ajournées à mi-avril. Du côté des groupes armés également, on ne donne pas moins de la voix en réclamant une clarification par la reconnaissance d’un renoncement solennel à tenir les régionales couplées aux locales.
Grand banditisme au trésor public
Le trésor public malien n’a de cesse de tenir la dragée haute aux autres services financiers de l’Etat en termes de présence sur la scène publique et de mauvaise presse. En plus d’être tenu pour responsable du retard criant dans le paiement des salaires et pensions, il est également décrié pour un rançonnement de haut vol pratiqué au détriment des créanciers de l’Etat. On sait par exemple que le remboursement de la dette publique était assujetti au renoncement des créanciers de l’Etat à certaine proportion de leurs dûs. La formule, qui était censée s’appliquer aux créances en souffrance depuis de nombreuses années, commence à s’imposer même aux grosses de jugement les plus récents. Au grand dam des justiciables en contentieux avec l’Etat, qui se voient contraints de faire le deuil d’une portion de leurs gains, au risque de ne pas se faire rembourser. La pratique commence à faire jaser même si la tendance est à la résignation pour nombre de citoyens qui préfèrent l’accepter que d’être traînés dans la boue trésorière.
Le Témoin