Si Mark Zuckerberg avait su que son outil générationnel (Facebook) allait devenir une arme de destruction massive de valeurs humaines par destination pour certaines sociétés telles que le Mali, il n’allait pas le créer du moins, il n’allait pas le mettre à leur disposition.
Aujourd’hui, on ne peut plus consulter sa page Facebook même un seul instant sans tomber sur des propos injurieux ou vidéos ou images malsaines et indécentes faites de toute pièce.
Personne ne respecte plus personne, tout le monde insulte tout le monde, on insulte gratuitement des gens, en se cachant seulement derrière son clavier, des personnes qui peuvent être leur père, mère, grand-père ou grand-mère.
Considérer une personne âgée comme son père ou sa mère, grand-père ou grand-mère voir son grand frère est une des valeurs fondamentales de la société malienne, valeur qui est foulée aux pieds aujourd’hui à cause de Facebook. Même l’exercice démocratique en cette période de campagne électorale ne doit porter atteinte à cette valeur aussi importante. Mais en voyant aujourd’hui cette pluie de propos injurieux des uns contre les autres, j’ai l’impression que la démocratie malienne est synonyme d’injures. Le fait de ne pas aimer une personne sur le plan politique ne confère aucunement le droit de l’insulter ou de le comparer à un animal. C’est inhumain. Même si on n’est pas politiquement correct les uns envers les autres, on peut l’être humainement. L’humain doit être au-dessus de la politique et non l’inverse.
On entend par politique, la manière dont on prétend gérer la société et qu’on estime être la meilleure. La politique n’est autre chose que la rencontre de volontés autour de cette manière de gestion, une entente qui peut être à long ou à court terme.
L’exercice démocratique et politique laisse toujours subsister des désaccords et ces désaccords ne s’assimilent pas à des animosités. On ne peut prétendre que tout le monde adhère à sa politique or au Mali, on a l’impression que tout le monde veut que tout le monde accepte son point de vue, personne ne veut être contredit, tout le monde pense détenir la solution d’où la violence de certains propos et de l’animosité dans certains comportements.
Encore une fois de plus, l’Afrique s’est engouffrée dans le phénomène des réseaux sociaux sans mesurer ses conséquences néfastes sur ses valeurs.
On assiste aujourd’hui à une campagne électorale présidentielle qui se passe uniquement sur les réseaux sociaux notamment sur Facebook comme si notre vie relevait du virtuel.
Au lieu d’organiser des débats politiques et démocratiques au cours desquels les candidats détailleraient leurs projets de société, on assiste à des montages d’images et vidéos pour pouvoir influencer l’électorat. Dans ces pratiques rocambolesques et machiavéliques, il est facile de voir les mêmes images attribuées à différents candidats. Ainsi, c’est sur ces réseaux sociaux notamment sur Facebook que notre vie sera décidée, la vie de la Nation.
Ainsi, l’africain, particulièrement le malien ne parvient pas à faire la différence entre la vie réelle et la vie virtuelle. La vie d’une Nation ne doit et ne peut être décidée sur et à travers les réseaux sociaux.
Médy