Le gouvernement a accordé tous les points de doléances de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM). La signature symbolique s’est déroulée ce vendredi 5 février 2021 au ministère du Travail et de la Fonction publique par la remise officielle des copies du procès-verbal de conciliation aux parties prenantes.
Les points accordés sont entre autres, l’harmonisation des conditions des travailleurs par la justice sociale soit l’alignement à l’indice plafond 1382 à compter du 1er janvier 2021 ; le droit des compressés des sociétés et entreprises d’Etat ; l’octroi de pension aux partants à la retraite ; le recrutement de 20 000 jeunes diplômés en janvier 2021 ; l’adoption des projets et décrets sur l’Oclei et la relecture de la loi n°015 de 27 mai 2014 portant création de l’Oclei.
Le procès-verbal de conciliation a été parafé entre le ministre du Travail et de la Fonction publique, représentant du gouvernement, Me Harouna Tourhé, le représentant du Conseil national du Patronat du Mali (CNPM), Mahamadou Diakité et celui de l’UNTM, Abdrahamane Hinfa Touré.
La Centrale syndicale revendiquait 9 points et qui ont fait chacun l’objet d’un accord. Elle s’est réjouit pleinement pour cette victoire, mais n’a pas manqué l’occasion de rappeler que le syndicalisme a été mal pris au cours de ces mouvements de revendications.
‘’Notre présence explique notre satisfaction de voir la négociation volontaire réussir. Certes quelques divergences d’interprétations nous ont opposé. Mais la volonté de les surmonter a prévalu. Cette volonté d’apaisement des tensions a toujours été une quête permanente qui ne nous a pas permis lors des manifestations politiques, d’intégrer un camp des Maliens contre un autre où il n’y a que des patriotes. Les difficultés du pays ont leur origine dans ce refus obstiné de nouer un dialogue politique national pour résoudre nos différents. Si nous avions été écoutés, les incertitudes qui nous accablent aujourd’hui auraient été évités’’, a indiqué Yacouba Katilé, Secrétaire général de l’UNTM.
Il justifie que les grèves de l’UNTM, les critiques et observations n’ont aucun accent d’hostilité contre les sœurs et frères. Selon lui, l’Union nationale des travailleurs du Mali n’était plus désireuse d’être au sein du CNT, non pas par dépit, mais par la nécessité de rester en dehors des joutes fratricides afin d’être un cadre de retrouvaille pacifique, de concertation constructive.
‘’Si la situation nouvelle de la politique se conçoit dans l’hémicycle, la situation économique et sociale se règle à travers des concertations spécialisées. Et le plan économique en l’occurrence est si délabré, abandonné aux désordres aux bons vouloirs des étrangers, que la programmation par secteur pour discuter franchement des pratiques inacceptables serait un moyen sûr d’identifier des problèmes et les solutions appropriées. L’Union nationale des travailleurs du Mali jouera tout son rôle dans ce domaine afin qu’aux sorties de la transition, notre pays se revête de nouveau. Le plan social, le désordre syndical résultat d’un mimétisme de ce qui se passe ailleurs trouvera plus de stabilité au terme d’un dialogue social sans complaisance. La transition sera la nôtre si nous écrasons en nous les passions, ambitions individuelles et si un regard patriotique sur la nation accablée d’hypothèque périlleuse était fait par chacun de nous. Malgré les tracasseries, les insultes, les mépris et les suspicions injustifiés contre notre Centrale, nous sommes et restons syndicats du peuple engagé à privilégier le développement du pays sur toute autre considération’’, a ajouté le secrétaire général de l’UNTM.
‘’Nous venons de conclure un accord. Le plus important reste encore, la mise en œuvre pour laquelle nous avons créé des commissions de travail. Nous travaillerons ensemble dans chacune de ces commissions pour la mise en œuvre et chacune des dispositions dans cet accord. Je compte donc sur vous pour plus de présence, avec la même vigueur et persistance pour que le Mali que nous voulons soit le Mali du changement, et de la nouvelle génération. Pour coïncider avec les revendications qui datent depuis 30 ans, nous avions besoin de la mémoire de nos conseillers et de leurs expériences. Chaque fois que le besoin était là, ils nous ont utilement conseillés, ce qui nous a permis d’avoir ce document. Nous ne pouvons pas espérer éteindre le sens de la bataille ou la bagarre à l’UNTM’’, a affirmé de son côté, Me Harouna Tourhé, du Travail et de la Fonction publique, Porte-parole du gouvernement.
Fatoumata Kané
Source: Journal Mali Tribune