Les députés ont autorisé, à l’unanimité, avec 129 voix pour, à la prorogation pour la 2ème fois de l’état d’urgence jusqu’au 6 juin 2013. C’était le vendredi 19 avril, au cours de la première plénière de la Session d’avril de l’Assemblée nationale
Le ministre délégué chargé de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire, Abdourahmane Oumar Touré
Au cours de cette plénière, le ministre délégué chargé de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire, Abdourahmane Oumar Touré, a mis fin aux inquiétudes des uns et des autres, concernant l’impact de la prorogation de l’Etat d’urgence sur le déroulement de la campagne pour l’élection présidentielle de juillet prochain.
«Cela n’aura aucun impact sur la campagne. En ce qui concerne les pré-campagnes, la loi électorale n’en fait pas cas. Il est de la responsabilité de tous les acteurs politiques d’aller à la rencontre de leurs militants, mais dans les limites de l’état d’urgence», a-t-il expliqué.
Avant d’ajouter que l’état d’urgence finirait le 6 juin et que, si le premier tour de la présidentielle devait se tenir le 7 juillet, comme annoncé, la campagne serait ouverte bien après cette date. Même tonalité chez l’Honorable Me Kassoum Tapo, Rapporteur de la Commission des lois constitutionnelles, de la législation, de la justice et des institutions de la République: «l’état d’urgence ne signifie pas que la République est en deuil. Les réunions politiques ne sont pas interdites et les manifestations politiques ne sont pas proscrites non plus».
D’une manière générale, les députés ont exprimé la nécessité de proroger l’état d’urgence vu ses bienfaits durant la période écoulée. Ils ont demandé à l’Etat de prendre des mesures pour assurer la tranquillité et la sécurité des populations. Ainsi, pour l’Honorable Belco Bah, incontestablement, l’état d’urgence a amené la sérénité dans la conquête des régions du Nord.
A l’en croire, sans l’état d’urgence, nous serions envahis par les jihadistes au Sud. Dans la même logique, l’Honorable Bréhima Issa Tolo a suggéré au ministre délégué de sécuriser d’abord les populations avant d’organiser les élections. Il a conseillé l’envoi de militaires le long des frontières avec le Burkina Faso et la Mauritanie. Dans la foulée, l’Honorable Abdou Abdoulaye Sidibé a martelé que les incursions du Mnla par la frontière du Burkina Faso étaient intolérables. C’est pourquoi il a demandé de les circonscrire.
Certains députés ont également exprimé de fortes inquiétudes concernant les abus constatés. C’est d’ailleurs l’une des recommandations fortes de la Commission Lois. En effet, l’Assemblée nationale a demandé au Gouvernement de veiller à mettre fin aux abus constatés à l’intérieur du pays, perpétrés par les autorités policières, militaires et judiciaires.
Youssouf Diallo