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Promotion du patrimoine culturel et linguistique : Le N’KO, une richesse à exploiter pour valoriser notre identité

Dans le cadre de la célébration de  la journée internationale des langues maternelles, le Club-Lettres de l’Université des lettres, langues et sciences humaines de Bamako (ULSHB) en partenariat avec l’association N’KO Laya, a organisé une conférence sur le N’ko à l’intention des étudiants. C’était le dimanche 25 février au bloc Z de la FSJP, en présence des membres des deux organisations et des étudiants venus nombreux se ressourcer.

« Connais-toi, toi-même est la meilleure des connaissances ». C’est en s’inspirant de cette maxime que cette association estudiantine a jugé nécessaire d’organiser cette activité. « Nous avons appris que la langue N’ko est une invention ouest africaine, nous avons aussi su qu’il existe sur le plan graphique et linguistique ; nous voulons en savoir plus. Dites-nous ce que c’est que le N’ko», a introduit le président du Club-Lettres, votre serviteur Harouna Koné. Il a aussi ajouté qu’il est paradoxal que cette langue fasse une montée aussi fulgurante en termes d’intérêt qu’elle suscite dans les universités les plus prestigieuses du monde alors que les descendants de Souleymane Kanté, l’inventeur de cette écriture, ignorent l’existence de ce chef-d’œuvre. Et de conclure en lançant un appel aux autorités pour l’introduction de ce trésor linguistique dans le programme scolaire et universitaire malien.

Par ailleurs, l’un des trois conférenciers et  membre l’académie malienne de N’ko Bayaya Diaby, a pour part, exposé sur la genèse de cet alphabet composé de 27 lettres, créé en 1949 par Souleymane Kanté, descendant d’un marabout malien immigré en Guinée. Souleymane Kanté, jeune vendeur de cola en Côte d’ivoire, a lu un jour dans un article d’un journaliste libanais un article selon lequel les Africains n’avaient pas de système d’écriture propre à eux. Alors, c’est suite à cet affront que le jeune Kanté s’investit pour mettre à jour une écriture qui corrige toutes les insuffisances sur le plan vocabulaire et orthographique  qu’ont les alphabets latins et arabes dans la transcription des sons africains. « Premier danseur disqualifié pour avoir mal manié les bras, le second pour avoir mal manié les pieds, le troisième saura manier et les bras et les pieds » conta Diaby pour étayer le génie de Souleymane Kanté, qui s’est démarqué de toutes les défaillances antérieures des autres alphabets. Les œuvres de ce savant hors pair sont chiffrées à 183 ouvrages écrits en 38 ans, soit une moyenne de 5 livres/an. Elles sont composées de  48 en histoire, 38 en théologie, 26 en poésie, 25 en sciences, 16 en lecture…

Les conférenciers ont aussi informé les étudiants sur la disponibilité, depuis 1992, du clavier N’ko, la création du logiciel Windows en 92 et de sa perfection en 96, tous disponible sur le site internet du N’ko « N’ko site ». Il a été également question  de l’enseignement du programme N’ko depuis 2002 dans les universités internationales comme  Harvard aux USA.

A noter que le Club-Lettres de l’ULSHB entend  devancer les autorités universitaires en organisant, très prochainement, une formation exhaustive sur le N’ko à l’intention de toutes personnes désireuses d’apprendre cette invention inédite, qui revêt un aspect  linguistique et promeut une richesse culturelle, civilisationnelle et émancipatrice pour la jeunesse africaine.

Harouna Koné (stagiaire)

 

Source: Mali-Horizon

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