Une mission de présentation du Projet d’appui à la filière de l’anacarde au Mali était à Kayes pour informer et sensibiliser les populations sur les opportunités de cette plante

Notre pays est déterminé à faire la promotion de l’anacarde, communément appelée «noix d’acajou», un produit réputé pour ses valeurs nutritionnelles et énergétiques. C’est ainsi qu’une mission de présentation du Projet d’appui à la filière de l’anacarde au Mali (PAFAM) était cette semaine à Kayes, où elle a tenu une réunion au gouvernorat de Kayes. La mission était conduite par Siaka Fofana, directeur national de l’Agriculture. Le représentant de l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID), Luis Bolea Berné et des responsables du PAFAM, en l’occurrence Mme Kongo Baba, la coordinatrice nationale, Juan Ignacio Pire, le coordinateur international, Mireia Duran Mate, la directrice administrative et financière et Sidi Modibo Coulibaly, le responsable de la communication faisaient également partie de cette mission qui devait se rendre à Koulikoro avant l’étape de Sikasso.
Dans chacune de ces capitales régionales, les membres de cette délégation devaient animer une rencontre d’information et de sensibilisation à l’endroit de l’ensemble des autorités administratives, politiques et les acteurs intervenant dans la filière de l’anacarde. Il s’agit pour ces missionnaires d’informer les populations de Kayes, Koulikoro et Sikasso du démarrage du Projet d’appui à la filière de l’anacarde au Mali, de responsabiliser les autorités administratives, politiques et les acteurs dans la mise en œuvre dudit projet et de créer un climat de confiance entre les intervenants. Dans son exposé sur le PAFAM, Mme Kongo Baba indiquera que ce projet a été approuvé le 14 janvier 2016 par le comité directeur du « Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne en faveur de la stabilité et de la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées en Afrique ». Une convention de délégation entre l’Union européenne (UE) et l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement a été signée le 7 octobre 2016.
Depuis 2010, l’AECID appuie la filière anacarde dans la région de Sikasso à travers le projet « Commercialisation et transformation de l’anacarde dans la région de Sikasso (CTARS) ». Au terme de la mise en œuvre de ce projet, des résultats encourageants ont été enregistrés. Comme résultats, on peut citer, entre autres, la connaissance de l’immense potentiel de production accessible, abordable, efficiente et génératrice d’emplois. Sur un potentiel de 5 millions d’hectares, seulement 114.000 hectares sont exploités, soit 2%. Puis s’y ajoutent la diminution de l’exode rural et la migration surtout des jeunes. Parmi les autres résultats, figurent la mise en place d’un marché bien structuré pour la commercialisation de la noix et la mise en place d’une interprofession de l’anacarde dénommée «Interprofession de l’anacarde au Mali (IPROFAM) ».
Au regard de ces résultats enregistrés par le projet CTARS et l’engouement créé par la production de l’anacarde, le gouvernement a demandé, à plusieurs reprises, l’appui de la coopération espagnole ainsi que d’autres bailleurs de fonds tels que l’Union européenne.
Ainsi, le Projet d’appui à la filière anacarde a vu le jour. Son coût est évalué à 14 millions d’euros, qui inclut une contribution de l’UE à hauteur de 13,500 millions d’euros et celle de l’AECID (500.000 euros).
Le Projet d’appui à la filière de l’anacarde au Mali sera localisé dans les trois régions du sud et du sud-ouest : Kayes (les cercles de Kayes, Bafoulabé, Kéniéba et Kita), Sikasso (les cercles de Bougouni, Kadiolo, Kolondiéba, Koutiala, Sikasso, Yanfolila et Yorosso) et Koulikoro (les cercles de Dioïla, Kangaba et Kati).
Le PAFAM concentrera ses efforts dans 39 communes et 14 cercles qui disposent du meilleur potentiel. D’une durée de 48 mois à compter du 8 octobre, le PAFAM a pour objectif de contribuer à la lutte contre la pauvreté, la réduction de l’émigration par la mise en valeur de la filière de l’anacarde. Les objectifs spécifiques du PAFAM se résument à l’augmentation des opportunités économiques et d’emplois en zone rural dans la filière de l’anacarde et les revenus des populations dans les régions concernées, à l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations bénéficiaires et au renforcement de la gouvernance de la filière anacarde. Au total, le PAFAM profitera à 13.384 bénéficiaires. Ce projet aidera beaucoup les jeunes en quête d’emplois, surtout dans les communes d’origine des migrants et les migrants de retour. 163.000 emplois, dont 48.900 occupés par les jeunes, seront créés d’ici à l’horizon 2020.
Le conseiller aux Affaires administratives et économiques du gouverneur de la région de Kayes, Moussa Aly Maïga, a assuré que « nous devons œuvrer pour renforcer la gouvernance de la filière anacarde qui va concerner les cercles de Bafoulabé, Kéniéba, Kita et éventuellement le sud de Kayes. Il faudrait qu’on puisse capitaliser ce que nous produisons localement pour avoir de la valeur ajoutée ». « En créant de l’emploi sur place, on réduit la pauvreté, la mortalité liée à l’émigration clandestine. C’est un projet capital pour Kayes. Nous ferons tout notre possible pour assurer sa réussite », a assuré Moussa Aly Maïga. Pour le directeur national de l’Agriculture, le Projet d’appui à la filière de l’anacarde au Mali s’attellera à la lutte contre la pauvreté, l’émigration clandestine, à la création d’emplois pour les jeunes et à la protection de l’environnement. «C’est un vrai défi. Ce n’est pas facile, la transformation est complexe. Il faut la collaboration de tous les acteurs, sinon, on ne va pas réussir», a estimé Luis Bolea Berné.
Bandé Moussa
SISSOKO
AMAP-Kayes

Source: Essor