Au Mali, pour la seconde fois, le gouvernement vient d’adopter un projet de loi prolongeant le mandat des députés. Cette fois-ci, la prorogation est d’un an. Dans les conditions actuelles de sécurité, plutôt difficile d’organiser le scrutin. Bamako espère que ce nouveau report permettra notamment une révision constitutionnelle intégrant des réformes prévues par l’accord de paix d’Alger.
Cependant dans la classe politique, sur ce report, les avis sont partagés. Parmi les adversaires d’une nouvelle prorogation du mandat des députés maliens, une frange d’un parti politique, l’ADP-Mali. Son candidat à la dernière élection présidentielle parle de « violation de la loi fondamentale », et invite à faire barrage contre le projet. « Les députés maliens ont déjà obtenu une prorogation de six mois. Maintenant on leur donne un an de plus, c’est anti-démocratique », rouspètent plusieurs proches de l’ancien Premier ministre Cheik Modibo Diarra.
Dans le camp de ceux qui sont contre une nouvelle prorogation, on retrouve le mouvement Trop c’est trop, ou encore le leader d’un parti d’opposition Oumar Mariko. Comme d’autres, il propose à la fin de la première prorogation du mandat des députés, le 30 juin prochain, la mise en place d’une assemblée constituante. « Justement c’est la constituante qu’il faut absolument éviter », rétorque Tiéman Hubert Coulibaly, président d’une alliance politique de la majorité présidentielle, qui a plutôt, actuellement, le vent en poupe. Pour lui comme pour de nombreux autres partis politiques maliens, s’il n’y a pas nouvelle prorogation, on tombe dans un régime d’exception, et on ne pourra pas facilement organiser un referendum pour adopter ou non le nouveau projet de Constitution.
Plus terre à terre, un autre partisan de la nouvelle prorogation (il est de l’opposition) confie : « Dans d’autres pays, on a déjà prorogé 4 fois le mandat des députés, pourquoi pas deux fois au Mali ».
RFI