Dans le cadre de sa mission de supervision, visant à s’enquérir de la disponibilité et des difficultés d’approvisionnement de l’eau et de l’électricité, « source de vie moderne », après les cercles de Kita, Kéniéba et Yélimané, samedi et dimanche, le ministre de l’Énergie et de l’eau, Malick ALHOUSSEINI, a visité des installations Kayes, Diéma, Nioro du Sahel et Kolokani, lundi et mardi dernier.
Outre le ministre et des membres de son cabinet, la délégation comprenait, entre autres, le directeur national de l’hydraulique, Yaya BOUBACAR ; le PDG de la société malienne de gestion de l’eau potable (SOMAGEP-SA), Boubacar KANE ; le DG de la société malienne de patrimoine de l’eau potable (SOMAPEP-SA), Adama Tièmoko DIARRA, le PDG de l’AMADER, Amadou OUATTARA ; le DGA technique d’EDM-Sa, Ladio SANOGO, etc.
Félou : Le Mali solidaire de l’OMVS
À Kayes, le ministre et sa délégation ont visité les installations électriques et d’eau, notamment le poste de Paparah, la station de pompage et de traitement d’eau de Kayes, ainsi que les installations hydro-électriques de Félou et de Gouina, situées respectivement à 15 et 65 km de Kayes.
Réalisé par l’entreprise chinoise Sinihydro Corporation Limited, dans le cadre de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), le barrage de Félou a été inauguré le 17 décembre 2013 par les Présidents mauritanien, Mohamed Ould Abdel AZIZ, sénégalais, Macky SALL, malien, Ibrahim Boubacar KEITA, et le Premier guinéen, Mohamed Saïd FOFANA.
D’un coût global de 82,4 milliards de FCFA, financés par l’Association internationale pour le développement (IDA), la Banque européenne d’investissement (BEI) et les gouvernements des pays membres de l’OMVS, l’ouvrage de Félou comprend un canal d’amenée d’une longueur de 945 mètres et d’une hauteur de 2 mètres, une usine, un poste de départ de 225 KV et une ligne haute tension de 225 KV d’évacuation de l’énergie vers le poste de Kayes. La centrale hydroélectrique est équipée de trois groupes d’une puissance de 60 MW.
Le ministre Malick ALHOUSSEINI a salué l’esprit d’intégration du Mali qui a accepté la démolition de l’ouvrage initial pour en construire un nouvel ouvrage au plus grand bénéfice des États membres de l’OMVS.
Ainsi, a-t-il fait savoir, cet acte de solidarité de notre pays en faveur de l’OMVS est la concrétisation de la volonté politique de nos plus hautes autorités, comme indiqué dans notre Constitution, que le Mali est prêt à abandonner une partie ou la totalité de son territoire pour la réalisation de l’intégration et de l’unité africaine.
Gouina : l’espoir de l’OMVS
Après la centrale hydroélectrique de Félou, la délégation ministérielle a mis le cap sur le chantier du barrage hydroélectrique Gouina, dans la commune rurale de Diamou, un ambitieux projet pour augmenter les capacités énergétiques de l’OMVS, dont la pose de la première pierre a été posée le même 17 décembre 2013 par les mêmes Chefs d’État de l’OMVS, après l’inauguration de la centrale de Félou.
La délégation ministérielle a visité la base vie de l’entreprise, les merveilleuses chutes et échangé avec les populations déplacées du site du barrage.
Selon les responsables du projet, les 140 familles touchées par le projet seront logées dans de nouveaux logements sociaux avec toutes les commodités (eau, électricité, école, centre de santé, mosquée, etc.) et indemnisées.
Le futur ouvrage de Gouina, apprend-on, sera équipé d’une usine hydroélectrique de 140 MW. Quant à la productibilité attendue, elle est de 620 GWh. Et la réception de l’ouvrage est prévue pour 2018.
Cet ambitieux projet porté par l’OMVS permettra de maîtriser et de valoriser la ressource que constitue le fleuve Sénégal pour les quatre pays qu’il traverse : la Guinée, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal.
En effet, ce projet consiste en la construction d’un barrage à seuil déversant au droit du lit mineur du fleuve à l’amont immédiat des chutes de Gouina ; la création d’un réservoir à la côte de retenue normale 75 ; et la construction d’un canal de dérivation et d’une usine hydroélectrique de 140 MW de puissance installée en rive gauche.
Le barrage hydroélectrique de Gouina a une cote de retenue normale de 75 mètres avec une longueur de 1230 mètres. La chute est estimée à 23,5 mètres.
Il est prévu 3 groupes de type Kaplan ; la réception de Gouina est prévue en 2017.
Ainsi, Gouina, le plus grand barrage hydroélectrique de la sous-région, complètera les deux autres centrales hydroélectriques de l’OMVS : le barrage de Manantali, construit au cours des années 1980, et celui de Félou, réceptionné en décembre et qui ajoute une puissance de 60 MW.
Diéma : bientôt désaltéré
Après Kayes, la délégation ministérielle s’est rendue, lundi dernier, à Diéma, où elle a été accueillie par les autorités politiques et administratives, (député, préfet, maire), ainsi que les services techniques régionaux et locaux avec qui le ministre a échangé sur certaines préoccupations des populations de Diéma relatives à l’eau et l’électricité. Depuis avril 2016, date à laquelle la société EDM-SA a pris en charge la fourniture de l’électricité jusque-là entre les mains d’un opérateur privé, Diéma n’a plus de problème d’électricité, mais plutôt souffre de faiblesse de la couverture du réseau d’électricité, due à l’extension de la ville.
Aujourd’hui, la principale préoccupation de Diéma est la fourniture d’eau potable. Ce qui pousse certains à utiliser les eaux des mares et autres points d’eau non potable.
Le ministre et sa suite ont visité la Centrale hybride, un vaste champ photovoltaïque, qui, depuis le 28 avril 2016, fournit de l’électricité 24 heures/24 aux 500 abonnés.
Pour trouver des solutions au problème d’eau à Diéma, le gouvernement a financé la réalisation d’un forage à grand diamètre dans le village de Fagouné-Bambara, situé à 15 km, dont le débit s’avère insuffisant. Alors, le ministre a instruit à la SOMAPEP et à la SOMAGEP qu’ils ont à partir de l’instant (lundi, ndlr) la fourniture de l’eau potable à Diéma, de prendre les mesures.
Mieux, un autre point dont le débit serait plus important a été identifié. Pour pouvoir satisfaire la demande de la population de Diéma et fournir des bornes-fontaines au village pourvoyeur, le ministre a instruit à ses services techniques de raccorder les deux forages.
En tout cas, le chef de village de Fagouné-Bambara n’a posé aucun problème à cela.
Le réseau d’adduction et de distribution de Diéma ville est d’environ 12 000 mètres linéaires comprenant environ 142 branchements particuliers et 18 bornes-fontaines publiques.
Il faut rappeler que les installations initiales de Diéma ont été réalisées en 1987 par la coopération décentralisée, puis reprises en 1995, par le PRS.
Aujourd’hui, la ville de Diéma connait une situation de déficit d’eau potable : sur un besoin de 350 000 litres/jour, il existe un déficit d’à-peu-près 100 000 litres/jour.
Nioro : Eau et électricité en permanence
À l’entrée de la ville de Nioro du Sahel, la délégation a visité la centrale thermique qui a une capacité permettant d’alimenter correctement la ville pendant des années. Il est prévu de renforcer cette centrale de manière à pouvoir alimenter les localités voisines dans un rayon de 100 km. Le problème d’électricité ne se pose plus également dans cette ville.
Aussitôt arrivée, la délégation a rendu une visite de courtoisie aux 3 grandes familles maraboutiques de la ville : TALL, KABA-DIAKITE et chez le Chérif Bouillé. Partout des bénédictions ont été formulées pour le Mali, les autorités et les Maliens.
Le lendemain mardi, la délégation ministérielle a visité le champ captant de Madonga qui puise l’eau pour la renvoyer à la station de traitement d’eau.
Le réseau d’eau de Nioro, faut-il le souligner, a une linaire de 44 km et compte 2045 abonnés.
Par ailleurs, d’autres opportunités s’offrent à Nioro, à savoir l’existence d’un forage déjà disponible qui sera raccordé au réseau existant pour sécuriser davantage la ville en matière d’eau potable.
Le soutien du Chérif à IBK
Chez le Chérif de Nioro, le ministre Malick ALHOUSSEINI s’est présenté en envoyé du Président IBK auprès de son père pour s’enquérir de son état de santé et solliciter de lui des bénédictions pour le Mali.
Selon le Chérif de Nioro, dont les propos sont interprétés par un de ses fils, c’est à la suite d’une brouille avec l’ancien Président Alpha Oumar KONARE, que IBK, alors Premier ministre est venu le voir et depuis ils ont toujours entretenu des bons rapports. D’ailleurs, c’est pourquoi en 2012-2013, lorsqu’il lui a demandé de le soutenir pour les présidentielles, il n’a pas hésité à le faire, nous a-t-il confié. Et le vénéré chérif de Nioro d’ajouter si cela est à refaire, ‘’je le ferai’’.
Toutefois, a-t-il fait savoir, il lui a donné des conseils s’il les suit, il verra les résultats.
Le Chérif dit n’avoir besoin d’aucun traitement spécial pour lui, qui, sans se glorifier, peut subvenir à ses propres besoins. Mais il demande aux autorités de songer à la satisfaction des besoins des autres Maliens, les couches les plus vulnérables.
Le ministre dans la famille SEMEGA
Pour témoigner les rapports d’amitié et de fraternité qui ont toujours existé entre lui et celui dont il a été pendant longtemps secrétaire général, à savoir Ahmed Diane SEMEGA, le ministre Malick ALHOUSSEINI a rendu une visite de courtoisie au père de l’ancien ministre.
Le vieux, visiblement bien portant, avec sa canne, sous le poids de l’âge, a bien apprécié ce geste très fort du ministre Malick ALHOUSSEINI.
Le ministre Malick ALHOUSSEINI a rappelé qu’il est venu ici avec le ministre SEMEGA et pratiquement tous les directeurs qui l’accompagnent aujourd’hui à Nioro : le DG de la SOMAPEP était conseiller technique ; le PDG de la SOMAGEP était à l’EDM ; le DNH ainsi que la conseillère technique.
Kolokani : fin de la corvée d’eau
C’est par des cris de joie et des applaudissements que les populations, à majorité des femmes et des enfants, sorties très massivement avec des torches, des lampes et des bidons d’eau, et les autorités politiques et administratives qui ont accueilli la décision du ministre de l’Énergie et de l’eau, « conformément aux orientations et aux instructions fermes du Président de la république, Ibrahim Boubacar KEITA », selon laquelle, désormais la fourniture d’eau et d’électricité de Kolokani sera assurée par EDM et la SOMAGEP/SOMAPEP, en ce qui concerne respectivement l’alimentation de la ville en électricité et en eau.
« Il y a des problèmes d’eau et d’électricité à Kolokani ; le Président de la république nous a instruit de les résoudre ; nous sommes en train de faire face à la situation », s’est exprimé le ministre. Avant d’ajouter que ce qui est à Kati, Koulikoro sera ici et que les abonnés de Kolokani seront facturés comme ceux de Bamako, Ségou, à savoir le m3 d’eau (soit 1000 litres, ou 5 barriques de 200 litres) au prix subventionné de 113 FCFA.
Concernant l’électricité, des groupes sont disponibles à Bamako pour être acheminés à Kolokani d’ici à la fin de ce mois de mars.
Toutefois, il a invité les abonnés à payer régulièrement leurs factures pour garantir la fourniture du service public d’eau et d’électricité.
À termes de ce long périple, qui se poursuivra, les jours à venir, avec Kati, Koulikoro, Banamba, Dioila et Kangaba, le ministre Malick ALHOUSSEINI s’est réjoui de la qualité de l’accueil réservé à lui et à sa délégation dans toutes les localités visitées.
En termes de bilan, le ministre de l’Énergie et de l’eau s’est dit satisfait de cette visite de terrain qui vise à s’enquérir de la disponibilité de l’eau potable, de l’électricité et des difficultés d’approvisionnement qu’éprouvent les populations des localités
concernées.
Par Sékou CAMARA
Envoyé Spécial
Source: info-matin