Le directeur régional du Programme alimentaire mondial (PAM) de l’Afrique de l’ouest et du centre basé à Dakar, Abdou Dieng, était en visite dans notre pays la semaine dernière. Il a profité de l’occasion pour s’entretenir notamment avec les membres du gouvernement, du corps diplomatique, de la MINUSMA et du système des Nations unies au Mali. A la fin de sa visite de terrain, le directeur régional du PAM a accordé à la presse une interview afin de faire le bilan de sa visite et le point des défis posés par la situation alimentaire et nutritionnelle. C’était le jeudi 27 juillet à l’hôtel Salam en présence de la directrice du PAM au Mali, Silvia Caruso.
A l’entame de ses propos, le Directeur régional du PAM a touché du doigt les réalités de ses sous-bureaux dans les régions du nord, à savoir Mopti, Gao, Tombouctou et Goundam. Evoquant le bilan de sa visite, Abdou Dieng a indiqué que dans la plupart des régions du nord, l’administration n’est pas encore déployée comme cela se doit. « Il y a beaucoup d’écoles qui ne fonctionnent pas à cause du manque d’enseignants ou de la destruction même des établissements.
Ce qui prive les enfants d’un droit fondamental, celui de l’éducation », a-t-il noté. En outre, le directeur régional du PAM de l’Afrique de l’ouest et du centre a souligné le non fonctionnement des centres de santé dû à l’absence des différents agents de santé, des forces de sécurité, des cadres d’encadrement (fonctionnaires) du domaine de l’agriculture et de l’élevage.
S’exprimant sur la situation alimentaire, Abdou Dieng admet que le pays traverse une période de soudure : « Même s’il n’y avait pas la situation un peu conflictuelle, la période de soudure est très difficile, car celle-ci survient à un moment où la population a quasiment consommé tout ce qu’elle a eu durant l’année d’avant et n’a pas encore récolté, ce qu’elle a semé », a-t-il expliqué.
Parlant de la sécurité, il soutient que c’est ce phénomène qui empêche les travailleurs humanitaires d’apporter leur support aux populations qui sont dans le besoin. Par ailleurs, le responsable du PAM dira, que de façon globale, les ressources nécessaires pour l’exécution de leur programme ne sont pas encore disponibles. « L’ensemble des estimations faites pour assister correctement les populations au niveau global ou le plan alimentaire n’est financé qu’à 25% », affirme-t-il et de préciser que le plan global du PAM est estimé à environ une centaine de millions de dollars avec un gap de 30 millions de dollars US, soit 18 milliards F CFA.
Abdou Dieng a saisi l’occasion pour remercier tous les donateurs qui ont été très généreux avec le Mali avant de les exhorter à poursuivre dans cette dynamique : « La présence du directeur régional du PAM de l’Afrique de l’ouest et du centre au Mali est très significative. Cela nous assure que nous sommes confortés dans notre plaidoyer constant », a noté la directrice du PAM du Mali, Silvia Caruso. Elle s’est dite rassurée car, ceci est le témoignage, selon elle, que même à partir de Dakar, l’organisation se préoccupe du sort des populations maliennes.
Mamadou Dolo